Tokenisation : Les banques centrales testent l'intégration des smart contracts pour la gestion de leurs politiques monétaires
Depuis de nombreuses années, les Banques centrales observent avec méfiance le développement du secteur des cryptomonnaies. Une économie numérique dont la vocation monétaire apparaît comme une concurrence directe à leur monopole actuel. Cela au point de les pousser à expérimenter les smart contracts pour une gestion tokenisée de leurs politiques. C'est-à-dire ?
Le véritable tour de force des cryptomonnaies est de proposer un environnement à la fois fonctionnel et sécurisé. Une autonomie qui se passe très bien des intermédiaires comme les banques, plus habituées à contrôler et à prélever des frais qu’à véritablement servir. C’est la raison pour laquelle les institutions monétaires de type Banques centrales ne voient par leur adoption d’un très bon œil.
Mais il ne faut pas jeter la blockchain avec le secteur des cryptomonnaies. Car les innovations mises en place pourraient bien servir les ambitions d’une politique monétaire implantée dans des environnements tokenisés. C’est en tout cas l’objectif affiché dans le cadre du Project Pine, initié par la Federal Reserve Bank of New York et la Banque des règlements internationaux (BRI, ou BIS en anglais).
BRI vs cryptomonnaies : une histoire de concurrence
Dans la liste des ennemis jurés du secteur des cryptomonnaies, la Banque des règlements internationaux s’impose comme un acteur motivé. Il faut dire que cette banque des Banques centrales, implantée en Suisse, fait tout pour préserver son emprise sur le modèle financier actuel.
C’est la raison pour laquelle elle aime tirer sans cesse la sonnette d’alarme au sujet des risques associés au Bitcoin, aux stablecoins, ou à tout ce qui se rapproche d’une quelconque autonomie monétaire. Cela afin de préserver la sécurité d’un système économique qui semble plus moribond qu’autre chose.
Dans le même temps, elle constate à quel point l’adoption des cryptomonnaies ne cesse de s’imposer. Avec des transactions transfrontalières qui ont atteint le niveau record de 600 milliards de dollars au deuxième trimestre 2024. De quoi donner le tournis.

Même les structures bancaires entrent dans la danse, souvent face à la pression insistante de leurs clients. Cela au point de pouvoir espérer une prise en charge du Bitcoin et des cryptomonnaies par les banques polynésiennes au cours de cette année. Pendant ce temps, la BRI continue de rejeter, tout en s’appliquant à piller.
Project Pine : Politique monétaire et tokenisation
En effet, la politique de dénigrement des cryptomonnaies pratiquée par la Banque des règlements internationaux s’arrête à la frontière des nombreuses technologies innovantes qu’elles mettent en œuvre à l’aide de la blockchain. Comme par exemple la tokenisation des actifs du monde réel (RWA) en train de révolutionner la finance.
Une évolution que la BRI semble bien décidée à récupérer pour le compte de sa politique monétaire. Comme par exemple avec l’initiative Projet Pine, menée en partenariat par son Centre d’innovation et celui de la Réserve fédérale (Fed) de New York. Cela afin de répondre à une question essentielle : comment mettre en œuvre la politique monétaire dans un système où la monnaie et les titres sont tokenisés ?
« Le Projet Pine se concentre sur la mise en place d’une boîte à outils complète pour un futur potentiel d’adoption de la tokenisation et vise à informer les banques centrales des possibilités pratiques et des défis que la tokenisation pourrait apporter à leurs opérations de marché » – BRI
Cette expérimentation est principalement axée sur la mise en œuvre des smart contracts. Car ces outils numériques sont identifiés comme des acteurs centraux afin de gérer et d’exécuter une politique monétaire dans un environnement tokenisé. Notamment car ils ont permis de gérer des « événements extraordinaires » avec une rapidité exemplaire, lors des phases de test.
Le fait est impossible à ignorer, même pour la Banque des règlement internationaux. Les innovations associées à la blockchain sont en train de redessiner les frontières de la finance traditionnelle. Il faudra seulement lui dire un jour que les cryptomonnaies font partie intégrante de cette équation !