La Suisse dit non à une réserve nationale en bitoins mais reste crypto-friendly
Le Vice-Président de la Banque nationale suisse a clarifié la position de son institution en affirmant, le 20 mars dernier, qu'il n'était pas question d'ajouter des bitcoins ou n'importe quelle autre cryptomonnaie aux réserves du pays. Malgré de multiples initiatives crypto-friendly dans l'État helvète, les banquiers centraux restent des banquiers comme les autres, et pour le moment, ils refusent toujours de reconnaitre certaines qualités à Bitcoin.
Cependant, les arguments avancés par Martin Schlegel, le Vice-Président en question, tiennent la route et montrent qu’il s’y est intéressé, mais qu’il est peut-être simplement un peu tôt. Retour aujourd’hui sur ses déclarations qui montrent que l’on peut décider de développer son économie avec Bitcoin et les cryptomonnaies, tout en restant conservateur sur ses bases en attendant plus de garanties.
Pour l’instant, la Suisse dit non à une réserve nationale en bitcoins…
La question de savoir si Bitcoin aurait sa place dans une réserve nationale est décidément au cœur de l’actualité et de nombreux pays sont en train de se poser la question. Cependant, malgré l’engouement médiatique de certaines personnalités américaines, dans les faits, aucun pays n’a réellement franchi le pas.
Parmi les plus gros détenteurs de BTC d’État que sont les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni ou l’Ukraine, aucun ne les a acquis avec l’idée d’en faire une réserve puisqu’il s’agit majoritairement de bitcoins saisis lors de procédures judiciaires.
Seuls le Salvador et le Bhoutan ont enclenché une vraie accumulation nationale, quant à la Corée du Nord, ses méthodes d’acquisitions et ses motivations en font un cas vraiment à part. Et si aucun grand pays n’a franchi le pas, c’est peut-être qu’il y a des raisons que le Vice-Président de la Banque Nationale Suisse a tenu à rappeler.
Tout d’abord, la volatilité importante des prix à laquelle est soumise Bitcoin n’en fait pas un actif financer pouvant être considéré comme une valeur refuge. De plus, Martin Schlegel souligne certaines incertitudes techniques liées à la nature même de Bitcoin qui n’en font pas – encore – un actif fiable.

… mais les initiatives se multiplient dans le pays (et ailleurs aussi !)
Enfin, la règlementation nationale et internationale autour de ces cryptoactifs n’étant pas clairement établie, il est trop tôt pour considérer qu’ils pourraient avoir leur place au sein d’une réserve. Et finalement, tous ces arguments tiennent la route pour qui doit gérer la stabilité financière d’un pays comme la Suisse !
M. Schlegel a probablement raison de douter de la fiabilité de Bitcoin et cela n’empêche en rien son pays d’expérimenter de multiples aspects de la blockchain et des cryptomonnaies.
On a ainsi vu une grande banque proposer du staking sur Ethereum, le canton de Berne envisager de miner du BTC avec des surplus énergétiques, plusieurs spécialistes de la finance embrasser la technologie des RWA et le nombre d’entreprises suisses exerçant dans l’industrie est très important.
Mt Pelerin, Swissborg ou Swiss Bitcoin Pay, qui permet de payer en crypto dans les commerces, sont autant d’exemples du dynamisme entrepreneurial du pays, malgré les réticences étatiques et institutionnelles.
Les dirigeants et les responsables politiques ont besoin de plus de temps que la société civile pour adopter une innovation et basculer dans une nouvelle technologie. On le voit en Suisse comme en Polynésie où des initiatives privées commencent tout doucement à infuser auprès des décideurs. Car c’est de la base que viendra le changement, et c’est pour cela que des organisations comme DinoVox s’impliquent ici et ailleurs pour changer le regard de la population sur Bitcoin. Ensuite, peut-être, les dirigeants suivront.