Optimism, OP Mainnet, OP Stack et Superchain : En route vers un ecosystème modulaire
Optimism (OP Mainnet) a connu une évolution fulgurante, passant d’une simple solution de scalabilité pour Ethereum à un véritable écosystème modulaire grâce à l’OP Stack et la Superchain. Comment fonctionne cet ensemble technologique ? Quel impact sur l’avenir du multi-chain ? Décryptage.
L’évolution d’Optimism est un excellent exemple de la manière dont l’écosystème blockchain s’adapte aux défis de scalabilité et d’interopérabilité. Accompagnée d’une communauté forte, Optimism a su évoluer grâce à l’OP Stack et la Superchain.
La voie à un environnement modulaire où chaque blockchain peut bénéficier des avancées des autres est désormais ouverte. Ensemble, découvrons comment fonctionne cet ensemble technologique et son rôle clé dans l’avenir du multi-chain.
Les layers et la modularité, avec Optimism (OP Mainnet)
Avant de vous parler d’Optimism (maintenant OP Mainnet), de l’OP Stack et de la Superchain, il est important de comprendre ce que cette technologie vient résoudre.
L’OP Mainnet est une blockchain dite de layer 2. Nous avions précédemment abordé le sujet dans “Les blockchains sécurisées au cœur du réseau : qu’est ce qu’un Layer 1 ? “.
Souvenez-vous de ce schéma :

Les blockchains de layer 2, comme l’OP Mainnet, viennent résoudre le problème de la scalabilité et in fine, des frais. Ces deux derniers sont fortement liés.
En effet, comme sur Bitcoin, les frais sur Ethereum dépendent de l’utilisation du réseau. Plus il y a de transactions en même temps, plus les frais sont élevés. Ce mécanisme permet de garantir une certaine sécurité du réseau mais peut être un frein à l’adoption massive d’Ethereum. Ces frais sont assez volatils, comme nous pouvons le voir dans ce graphique :

Optimism (OP Mainnet) est une couche qui fonctionne au-dessus de la couche Ethereum. Grâce à la technologie des Optimistic rollups que nous expliquerons brièvement un peu plus loin, elle permet de stabiliser ces frais à un prix bas.
C’est le début de la modularité, permettant à la fois de bénéficier de la sécurité du réseau Ethereum et de la scalabilité de l’OP Mainnet.
L’OP Stack pour résoudre le trilemme de la blockchain
Le trilemme de la blockchain est un concept important. Ce qu’il faut retenir, c’est que :
“Une blockchain ne peut pas à la fois être très sécurisée, très scalable et très décentralisée. La spécialisation dans un domaine implique forcément le sacrifice d’un autre.”

Grâce à la modularité au niveau des couches, et au sein des protocoles, il est (presque) possible de résoudre le trilemme de la blockchain et de rendre des écosystèmes à la fois sécurisés, décentralisés et scalables. Mais pour cela, il faut travailler à plusieurs.
Nous pouvons – grossièrement, dans un objectif de simplification – adapter le schéma du trilemme de la blockchain ainsi :

C’est un thème récurrent depuis 2023 : l’avenir de la blockchain est multi-chain. Et pour cela, il faut que les blockchains soient modulaires. Voyons les blockchains d’aujourd’hui comme des briques, ayant chacune leur spécialité. Les applications construites au-dessus de celles-ci ont le choix de concevoir leur architecture en utilisant les briques qu’elles souhaitent. La seule condition est que ces briques soient compatibles et donc fassent partie d’un même environnement. C’est ce qui est justement proposé par l’OP Stack aujourd’hui.
L’OP Stack, d’Optimism à Superchain
Tout d’abord, revenons un peu sur le beau parcours d’Optimism. Avant de devenir un écosystème complet, Optimism était une simple blockchain. Son but était alors, comme nous l’avons vu plus tôt, de venir réduire les coûts liés aux transactions et les rendre plus rapides.
Pour cela, Optimism (et toujours l’OP Mainnet aujourd’hui) utilise la technologie des Optimistic rollups.
Définition : Grâce aux Optimistic Rollups, les transactions, normalement traitées individuellement sur la blockchain Ethereum, sont désormais regroupées. Elles sont d’abord exécutées et validées sur l’OP Mainnet, puis soumises en lot à Ethereum. Le terme ‘Optimistic’ vient du fait qu’elles sont présumées valides par défaut, sauf si une preuve de fraude est apportée. C’est cette combinaison qui permet un traitement des transactions à la fois rapide et peu coûteux.
Optimism venait alors de rendre populaire le principe de modularité. Le projet a donc évolué dans ce sens en permettant l’ajout de nouvelles briques, compatibles.
Point sur l’OP Stack et la Superchain
Il faut voir l’OP Stack comme l’architecture permettant de composer avec plusieurs briques.

C’est une boite à outils logicielle. Également open-source, elle facilite la création de rollups optimistes et d’autres blockchains de layer 2. Le tout dans un environnement interopérable (compatible).
Base, par exemple, est une blockchain de layer 2 construite sur l’OP Stack. L’Unichain d’Uniswap, a aussi bâti sa blockchain ainsi.
La Superchain, c’est l’idée que toutes ces blockchains construites sur l’OP Stack sont justement compatibles, partageant des standards communs.
L’objectif est toujours le même, créer une infrastructure modulaire et scalable pour Ethereum. Chaque blockchain de la Superchain profite des améliorations apportées aux autres, mais reste indépendante.
Point sur les tokenomics et la gouvernance de l’Optimism Collective
Les tokens OP sont liés à un droit de gouvernance, utile à tous les participants de la Superchain. C’est similaire au fonctionnement des Organisations Autonomes Décentralisées (DAO).
D’abord, la Token House est responsable des aspects techniques. Il est ainsi possible, pour ses membres, de faire des propositions et de voter.
Ensuite, la Citizen’s House est orientée gestion du financement des biens publics. Il s’agit des initiatives apportant de la valeur et des cas d’usages à la Superchain. Comme par exemple les événements, nouveaux produits et services. Ces investissements sont soutenus grâce au RetroPGF (Retroactive Public Goods Funding). Comme son nom l’indique, il s’agit d’un mécanisme de financement rétroactif des biens publics.
Du côté des tokenomics, les jetons OP sont répartis ainsi :

Répartition des tokens :
- Fonds pour l’écosystème : 25 %
- 5,4 % pour les fonds de gouvernance
- 5,4 % pour les fonds partenaires
- 5,4 % pour les ventes seed
- 8,8 % non alloués
- Financement rétroactif des biens publics (RetroPGF) : 20 %.
- Airdrops : 19 % dont 8% au premier airdrop.
- Contributeurs à l’écosystème Optimism : 19 %.
- Investisseurs : 17 %.
Optimism a su évoluer rapidement et dans le sens du marché. De Layer 2 à véritable cadre modulaire, permis par l’OP Stack et la Superchain, l’écosystème est tourné vers l’avenir. Une fois n’est pas coutume, cette évolution s’est faîte main dans la main avec la communauté et de son approche collaborative. Cet écosystème pourrait bien également devenir un modèle pour d’autres blockchains cherchant à surmonter le trilemme de la blockchain. Merci à Optimism de jouer un rôle central pour l’avenir de la modularité.