Crypto dans le Pacifique : Nauru adopte une loi sur les cryptos et s'impose comme un leader régional

Une grande première pour le pays, mais aussi pour la sous-région où les problématiques économiques liées à la monnaie et à l’isolement sont importantes. En établissant un cadre règlementaire clair et une autorité de régulation dédiée, Nauru pourrait se positionner comme un leader du secteur en Océanie et donner des idées à ses voisins. 

Un projet de loi et une autorité de régulation à Nauru

Comme le précise le texte publié le 17 juin dernier, la loi votée par le Parlement national définit à la fois une autorité de régulation pour les cryptoactifs, mais aussi un cadre légal pour ces derniers. 

Les cryptomonnaies deviennent ainsi des marchandises présumées, les jetons utilitaires ou de paiement seront traités différemment de ceux dits de gouvernance et plusieurs autres distinctions sont faîtes par cette nouvelle législation à retrouver ici en intégralité.

Le gouvernement établit de plus la Command Ridge Virtual Asset Authority (CRVAA) en tant qu’organisme de réglementation autonome supervisant les actifs virtuels, les banques numériques et l’innovation Web3 dans son ensemble.

Cet organisme sera chargé de délivrer des licences aux prestataires de services numériques, mais aussi de « garantir les normes de cybersécurité, de surveiller les transactions financières et de faire respecter les protocoles internationaux de lutte contre le blanchiment d’argent et de transparence financière ». 

Les cryptoactifs comme catalyseur de l’économie locale

Le président de Nauru, David Adeang, s’est réjoui de cette avancée législative qui va faire de son pays « un leader des actifs numériques dans la région ». 

Ce texte constitue pour lui « une nouvelle étape vers le renforcement de l’intégrité financière, un investissement dans les générations futures et une nouvelle voie de résilience économique ».

Il rappelle en effet que Nauru est l’un des pays les plus à risque du Pacifique. Il est reconnu en cela par l’Indice de vulnérabilité multidimensionnelle (MVI) des Nations Unies à cause de son exposition particulièrement importante aux chocs économiques, mais surtout environnementaux.

On parle ici bien sûr de la montée des eaux due au changement climatique et le président espère que ce nouveau secteur en développement permettra à son pays d’exploiter « le potentiel des actifs virtuels afin de diversifier les sources de revenus et de renforcer la résilience économique de Nauru ».

Le gouvernement s’est félicité d’être « proactif et non passif et d’aborder l’avenir de manière positive et audacieuse », ses membres espèrent ainsi devenir « une plaque tournante pour ces types d’innovation et de développement dans cette partie du monde ».

Ironie de la situation, Nauru a failli être « acheté » il y a quelques années par le frère de Sam Bankman-Fried, le célèbre escroc qui a ruiné FTX et ses centaines de milliers d’utilisateurs. Il voulait y bâtir un bunker pour se préparer à la fin du monde ! Heureusement pour la population locale, ce fut seulement la fin de son monde à lui et Nauru peut maintenant regarder vers le futur avec la cryptomonnaie comme catalyseur de son économie.