Investissement crypto : c’est quoi les intérêts composés ? Chapitre 2
Nous avons vu ensemble ce qu'était la différence entre intérêts dits simples, et intérêts composés. Voyons maintenant quels outils peuvent nous aider à les calculer, et parlons d'une erreur à éviter qui arrive bien trop souvent quand on débute !
Nous avons vu ensemble ce que sont les intérêts composés, quelle est leur différence avec les intérêts dits simples, et comment les calculer. Allons un petit peu plus loin aujourd’hui, en utilisant des outils pour nous simplifier la vie et en parlant d’une erreur « classique » souvent faite par les débutants
Petit récapitulatif rapide
Revoyons très rapidement ce qui influe sur les intérêts composés :
- Le taux. Forcément, plus il est élevé, et plus les intérêts seront importants par rapport au capital de départ.
- La temporalité de distribution. Le système d’intérêts composés implique de tenir compte du capital + les intérêts déjà gagnés pour le calcul. Ainsi, plus les intérêts sont distribués à intervalle courts, plus le gain final est important.
- La durée de l’épargne. Nous l’avons vu dans la partie une, le but des intérêts composés est de mettre en place un effet « boule de neige ». Pour cela, il faut du temps. Une épargne sur quelques jours / semaines n’aura pas un impact significatif.
Outils en ligne pour le calcul
Il est important de comprendre comment fonctionne le calcul des intérêts afin de pouvoir se rendre compte soit même de la rentabilité d’une épargne. Et surtout de pouvoir vérifier si les chiffres indiqués sont réels. Mais il n’est pas nécessaire de faire les calculs à la main à chaque fois.
Si vous êtes à l’aise avec les tableurs du style Excel, il est très simple de mettre en place un calcul automatique qui reprendra la formule In=C×(1+R/N) NT
Mais si ce n’est pas le cas, pas de panique ! De très nombreux sites permettent de simuler une épargne, en modifiant les taux, la durée et l’intervalle de versement des intérêts afin de pouvoir tester vos stratégies.
Des sites comme Finary , Hellomonnaie ou encore Numninja permettent de faire vos simulations simplement, avec des résultats affichés de manière graphique et très lisibles. Aucun des liens donnés ici n’est sponsorisé, n’hésitez pas à en chercher d’autres par vous-même, internet en regorge. Ils ne sont donnés qu’à titre d’exemple, parce que leur utilisation est simple et intuitive. Et il est important de signaler qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser un outil destiné aux cryptomonnaies spécifiquement pour faire ces calculs.
Comment optimiser au mieux un investissement avec intérêts composés ?
Est-il plus rentable de faire la chasse aux « bonnes affaires » permanente, ou de tabler sur la longueur pour obtenir un rendement plus important ? Regardons quels sont les leviers qui peuvent influer pour cette question.
L’objectif de départ
Si votre but est de créer une épargne à long terme, par exemple faire travailler vos ETH pour payer votre retraite dans 20 ans, vous n’adopterez pas la même stratégie qu’une personne qui souhaite placer beaucoup d’argent sur une période très courte pour profiter d’une opportunité très brève de taux incroyablement haut.
En effet dans la DéFi il n’est pas rare de voir des taux de 100%, 200% ou 1000% (et au-delà) qui vont retomber très vite (parfois à 0) en quelques jours voire quelques heures.
Avant de démarrer, identifier bien votre « besoin » et votre objectif de temps. Et bien sûr, restez prudent ! L’appât du gain fait parfois oublier les règles primordiales de sécurité.
Ne placez pas votre épargne sur un site inconnu, ou qui ne vous inspire pas confiance. Il vaut mieux louper une opportunité que de tout perdre.
Les frais, élément clé à prendre en compte
Nous n’en avons pas parlé jusqu’ici, car nous étions sur une explication théorique du fonctionnement des intérêts composés, mais dans la cryptomonnaie les frais sont un élément capital à prendre en compte. C’est même la première chose à regarder avant de se lancer.
Si on reste sur notre exemple d’ETH, en utilisant la blockchain Ethereum, il n’est pas rare d’avoir des frais qui explosent lorsque le cours monte ou que la blockchain est surchargée. Bien sûr de très nombreux « L2 » ou « Layer 2 » existent et permettent de limiter ces frais, mais gardez en tête que c’est un exemple pour illustrer une erreur qui peut couter cher si on ne fait pas attention.
Imaginons que je souhaite épargner 1 ETH qui dort sur mon wallet. Je peux mettre en staking bien entendu, mais j’ai une appétence pour la DéFi et j’aimerais optimiser mon placement. Après recherche, je trouve un placement à 12% annuel (ce qu’on appelle l’APR – Annual Percentage Rate). Un tel taux, s’il est reversé tous les jours, donne un intérêt d’environ 0,033% par jour (12% divisé par 365).
Si je place mon ETH à ce taux, pendant une durée d’un an et que j’applique le calcul vu précédemment, avec versement journalier des intérêts, j’obtiendrais 1,1275 ETH à la fin de la période. Soit un gain net de 0,1275 ETH.
Imaginons que pour le placement nous sommes sur une transaction standard sur ETH qui coute 21 000 gaz, soit 0,00042 ETH (au moment de la rédaction de cet article).
Je vais devoir faire cette transaction deux fois : pour placer mon ETH et pour le retirer. Bien entendu si je laisse l’épargne en place pendant un an les frais auront certainement varié, mais gardon la transaction à 0,00042 ETH pour cet exemple.
Mon gain total sera donc de 0,1275 – (0,00042 ETH x 2) soit 0,12666 ETH.
Je passe donc d’un rendement final (ce qu’il me reste réellement) de 12,75% à 12,67%
Imaginons maintenant que je fasse la chasse au rendement pour essayer d’optimiser mon gain au maximum. Je place mon ETH à 12% annuel versé chaque jour, et au bout de trois mois, je trouve un placement à 15%. La bonne affaire ! Je retire alors mon ETH et mes gains, pour les placer sur la nouvelle épargne.
Un ETH à 12% placé pendant 3 mois = un gain de 0,0300 ETH. J’ai payé 0,00084 ETH (0,00042 x 2) de frais de transaction. Il me reste donc 1,02916 ETH. Je place ce montant sur mon épargne à 15%, je repaye donc 0,00042 ETH de frais.
Mon épargne tourne donc sur 1,02874 ETH. Je la laisse en place pendant 9 mois pour terminer mon année. Mon capital final est alors de 1,1207 ETH. Je paye 0,00042 ETH de frais de transactions pour retirer mon capital, il me reste donc 1,12028 ETH.
Gain net : 0,12028 ETH soit 12,03%. Si j’étais resté sur mon rendement à 12% du départ, j’aurais 0,12666 ETH soit un supplément de 0,00632 ETH (12,67% comme vu précédemment).
En conclusion j’ai donc « perdu » de l’argent en souhaitant optimiser mon rendement. Cela prouve donc que le taux d’intérêt n’est pas la seule chose à regarder. La durée du placement et les frais engendrés sont des critères primordiaux à prendre en compte.
Comme souvent dans la finance, qu’elle soit dite traditionnelle ou via les cryptomonnaies, la patience, la discipline et surtout l’étude avant l’action évitent bien souvent des déconvenues inutiles. Prenez donc toujours le temps d’étudier un minimum vos placements, et ne tombez pas dans le panneau « des bonnes affaires », soyez attentif, faites-vous confiance, et encore une fois prenez le temps. Toujours !