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Retour 11 août 2024

Cryptomonnaies : qu’est-ce qu’un stablecoin ?

Qu’est-ce qu’un stablecoin ? Comment cela fonctionne et à quoi cela peut-il servir ? C’est parti pour le décryptage d’un des rouages essentiels du secteur crypto !

Actualités Benji

Les stablecoins sont un type bien précis de cryptomonnaies, car leur valeur est indexée sur celle d’un autre actif. Celui-ci peut être de l’or, par exemple, ou une monnaie fiduciaire comme l’euro ou le dollar. Ce principe permet à cette cryptomonnaie appelée stablecoin de conserver un prix stable dans le temps.

Un stablecoin, c’est quoi ?

C’est bien connu, les cryptomonnaies sont des actifs volatils. Le bitcoin (BTC) est souvent le sujet d’émois et de critiques du fait de ses mouvements puissants, à la hausse comme à la baisse. Toutefois, toutes les cryptomonnaies ne suivent pas obligatoirement ce schéma.

Depuis quelques années désormais, une nouvelle classe de cryptomonnaies a fait son apparition : les stablecoins.

Les stablecoins sont, comme leur nom l’indique, des cryptomonnaies dont le cours reste stable. Leur valeur est indexée sur une référence externe. Cela peut être le cours de l’or, mais aussi et surtout celui de nos monnaies fiduciaires (ou fiat) comme le dollar principalement, ou l’euro dans une moindre mesure.

Ces stablecoins fournissent une alternative aux investisseurs afin de leur permettre de se protéger de la forte volatilité des cryptomonnaies. Ils sont aussi de plus en plus utilisés comme moyen d’échange et de paiement. Envoyer des stablecoins à l’autre bout de la planète est bien plus rapide, efficace et moins coûteux que de passer par la lente machinerie bancaire et ses innombrables intermédiaires.

Les types de stablecoins

Il existe trois types de stablecoins :

  1. Les stablecoins indexés sur des actifs traditionnels : dollar, euro, or…
  2. Les stablecoins indexés sur des cryptomonnaies : bitcoin, ethereum…
  3. Les stablecoins non indexés, aussi appelés algorithmiques

Dans le cas des stablecoins indexés sur des actifs réels, l’entité derrière l’émission de celui-ci maintient une réserve de l’actif sur lequel est indexé le stablecoin. Elle met sous séquestre une certaine quantité de dollars, par exemple, afin de pouvoir émettre son équivalent monétaire sous la forme de cryptomonnaies. 

Les stablecoins adossés à des cryptomonnaies, eux, vont s’appuyer sur des réserves de bitcoin ou d’ethereum par exemple. Ces réserves vont être mises sous séquestre afin de permettre l’émission de stablecoins dans une quantité inférieure, calculée pour prendre en compte la volatilité du sous-jacent. Ceci de sorte qu’il y ait en permanence une plus grande valeur d’actifs en réserve que de jetons émis. Nous reviendrons sur ce point dans la suite de l’article.

Les stablecoins non adossés, en revanche, utilisent des algorithmes afin d’ajuster automatiquement l’offre de stablecoins en fonction de la demande et de maintenir la stabilité des prix. Ils ne reposent sur aucun actif sous-jacent.

Un stablecoin, à quoi ça sert ?

Comme expliqué un peu plus tôt, les stablecoins, par leur stabilité, permettent aux investisseurs de limiter leur exposition à la volatilité des cryptomonnaies. Typiquement, tout investisseur peut vendre ses bitcoins contre des stablecoins. Et inversement. Les prises de profits surviennent généralement de cette manière, par la vente d’actifs crypto contre des stablecoins.

En effet, si un investisseur vend ses cryptomonnaies directement contre du dollar ou de l’euro, il s’expose alors immédiatement par cet acte à la taxation de ses plus-values. Ce calcul doit être réalisé au moment de la déclaration d’impôt. Les plus-values sont taxées à 30% en France. A noter qu’en Polynésie toutefois, il n’existe pas de taxation spécifique et l’imposition sur les plus-values est calquée sur des activités d’investissement ou de trading plus traditionnelles.

Toutefois, dans le monde, de nombreux pays impose des taxations. Or, à ce jour, les conversions en stablecoins ne sont pas imposées. Elles sont donc très pratiques pour prendre ses profits en attendant de les réinvestir au moment opportun.

Les principaux stablecoins

Les stablecoins indexés sur le dollar

 

L’USDT de Tether

Le plus répandu d’entre eux est l’USDT, un stablecoin géré par la société Tether, créée à Hong Kong en 2014. Son PDG, JL Van Der Velde, est aussi celui de la plateforme d’échange Bitfinex. L’USDT est le principal stablecoin utilisé pour les échanges sur les places de marché. La plupart des paires d’échange de cryptomonnaies sur des exchanges comme Binance sont référencés en USDT : « BTC/USDT », « ETH/USDT »…

L’USDT est majoritairement basé sur la blockchain Ethereum et permet le transfert de fond de manière presque instantanée. Cet avantage comparatif par rapport au système bancaire traditionnel intéressent de plus en plus les banques et institutions qui se penchent très sérieusement sur ce type de stablecoins pour leurs usages du quotidien, notamment dans le cadre d’échanges internationaux inter-bancaires.

Le collatéral détenu par Tether et chargé de soutenir le cours de l’USDT est principalement constitué de cash, d’obligation d’états à court terme, de titres de créances et, plus récemment, de bitcoin.

L’entité Tether a toutefois connu des ennuis judiciaires ces dernières années, accusée d’un manque de transparence sur les fonds qu’elle détient et censés couvrir l’émission de l’USDT. Toutefois, les doutes semblent désormais dissipés.

L’USDT reste de loin le stablecoin le plus capitalisé du marché avec un market cap de 115 milliards de dollars en date du mois d’août 2024.

L’USDC de Circle

Ces dernières années, un second stablecoin est venu faire concurrence à l’USDT. Il s’agit de l’USDC de Circle. Cette entité associée à l’exchange Coinbase et extrêmement régulée met en avant sa conformité irréprochable vis-à-vis de la réglementation américaine.

En effet, Circle est, à l’origine, une société de transfert de fonds créée en 2014 et pleinement intégrée à la finance traditionnelle. Elle est complètement transparente sur ses fonds.

L’USDC a été lancé en 2018 et a connu une forte adoption en 2021. Ses réserves sont constituées de cash et de bons du trésor américain. Il est le second stablecoin du marché en termes de capitalisation (34 milliards de dollars).

Tout comme l’USDT de Tether, l’USDC de Circle est un stablecoin géré de manière centralisée. Cela signifie qu’à tout moment ces entités peuvent choisir de bloquer vos fonds pour une raison ou une autre. Ces méthodes ont déjà été employées pour stopper des fonds volés des suites d’un hack par exemple. Toutefois, il est facile d’imaginer des dérives à un tel pouvoir entre les mains d’une unique entité.

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Réparition des différents stablecoins dollar par marketcap - source : DeFiLlama

Les stablecoins indéxés sur des cryptomonnaies

 

L’exemple le plus connu de stablecoin adossé à des cryptomonnaies est le DAI. Ce stablecoin a été mis au point par l’un des premiers protocoles de finance décentralisée (DeFi), MakerDAO. Ce stablecoin, lancé en novembre 2019, est l’un des tout premiers qui a vu le jour. Il fonctionne de manière décentralisée sur la blockchain Ethereum. Cela signifie qu’aucune entité centrale ne le contrôle, contrairement à l’USDT et l’USDC.

Le stablecoin DAI est géré par des algorithmes. Il est garanti par une réserve principalement constituée d’USDC, de bitcoin et d’ethers. Le montant placé en garantie est supérieur à la quantité de DAI émis afin de tenir compte de la volatilité des cryptomonnaies sur lesquelles le DAI s’appuie.

Typiquement, un montant de 100 $ détenu en cryptomonnaie va permettre d’émettre 66 $ de DAI. Le DAI est, au travers de ce fonctionnement, dit surcollatéralisé. Il y a plus de cryptomonnaies placées en garanti que de DAI émis. Cela permet de parer une éventuelle baisse des cryptomonnaies placées en sous-jacent afin que les DAI émis soient toujours garantis par un montant supérieur de dépôts, malgré la volatilité des cryptos.

Rappel : Tous ces stablecoins équivalent de manière unitaire à 1 dollar. Ainsi, 1 USDT = 1 USDC = 1 DAI = 1 dollar.

Les stablecoins algorithmiques

Un stablecoin algorithmique ne repose sur aucune garantie autre que celle de son protocole. Par définition, il ne s’appuie sur aucun actif sous-jacent. Son algorithme, en charge de maintenir sa stabilité, équilibre en permanence son offre en circulation. Le protocole émet d’avantage d’unités lorsque le prix du stablecoin augmente, sous l’effet d’une forte demande par exemple. Et à l’inverse, il les rachète puis les brûle lorsque le prix baisse, c’est-à-dire lorsque la demande diminue.

L’un des stablecoins algorithmique les plus récents est l’USDe d’Ethena Labs. Aussi appelé « dollar synthétique », l’USDe est maintenu stable grâce à un mécanisme de « couverture delta neutral ». En pratique, un mécanisme ajuste de manière dynamique la valeur de l’USDe en tirant partie des dérivés contre le collatéral constitué d’ETH. En termes plus simples, Ethena met en place un équilibre entre de l’ETH conservé en spot et une position short (un pari à la baisse) sur ce même ETH. Ce faisant, ce mécanisme maintient la parité de l’USDe.

Par ailleurs, l’USDe se protège du risque réglementaire et de la centralisation grâce à des solutions de conservation des capitaux sur la blockchain.

L’avantage de ce type de stablecoin est de ne dépendre d’aucun sous-jacent, qu’il soit crypto ou fiat, et d’offrir une solution décentralisée.

Les stablecoins euro

Bien que le marché des stablecoins soit largement dominé par les stablecoins dollar, des stablecoins euro existent également, bien évidemment.

En première position des stablecoins euro, nous retrouvons l’EURs de la société Statis. Ce stablecoin, de manière similaire à ses homologues dollar, est soutenu par des réserves en euros. Il est, par conception, adossé à la valeur de l’euro. L’avantage de l’EURs est d’être disponible sur de très nombreuses blockchains : Ethereum, Arbitrum, Polygon, xDAI…

L’EURoc de Circle et l’EURt de Tether occupent également de bonnes places en termes de capitalisation dans le marché des stablecoins euro. Ce sont des stablecoins euro émis par les deux géants du marché des stablecoins dollar.

Nous pouvons nous étonner que des entités américaines ou hongkongaises soient bien placées dans la course aux stablecoins euros. Toutefois, la réglementation très stricte au sein de l’Union Européenne et leur retard dans le secteur des cryptomonnaies provoque nécessairement l’accaparation de ce type de marché par les principaux acteurs étrangers.

L’EURA d’Angle Protocol apporte quant à lui une solution décentralisée : un stablecoin surcollatéralisé dont la stabilité est assurée par un ensemble de smart contracts.

L’EURCV, ou EUR CoinVertible, est un stablecoin lancé par la filiale FORGE de la Société Générale, dédiée aux activités crypto. L’EURCV est donc émis par une entité française fortement régulée. Ce stablecoin est prévu pour être utilisé par des entreprises et acteurs institutionnels.

Les risques

Les principaux risques associés aux stablecoins sont notamment :

  • La centralisation de la gestion de plusieurs centaines de milliards de dollars de capitaux au sein d’un organisme unique : Circle ou Tether. Si l’une de ces entités était amenée à faillir d’une manière ou d’une autre, le mouvement de panique induit pourrait être désastreux. Toutefois, ces organismes sont surveillés de près par les régulateurs et produisent désormais des rapports détaillés de leurs actifs placés sous séquestre. Le risque est donc contrôlé. Cette centralisation peut également, comme précisé plus tôt, permettre de geler vos fonds à tout moment.
  • Concernant les stablecoins adossés à des cryptomonnaies, la gestion de la volatilité de celles-ci est un point crucial afin que la quantité en réserves soit toujours supérieure à celle du stablecoin émis. Sinon, un évènement de liquidation par le protocole pourrait advenir. Toutefois, les principaux stablecoins de ce type ont d’ores et déjà prouvé leur résilience face à de nombreux phénomènes de marché.
  • Les stablecoins algorithmiques ont pour eux le risque intrinsèque d’une défaillance de l’algorithme chargé d’assurer la stabilité de leur stablecoin. Dépourvus de sous-jacent, le mécanisme d’équilibrage est généralement complexe à maintenir et doit être éprouvé avec le temps. Le cas de l’effondrement de l’UST, le stablecoin de l’écosystème Terra Luna en 2022 est en ce sens très parlant. Ce stablecoin algorithmique avait entraîné dans sa chute une grande partie du marché crypto entre mai et juin 2022.

Les stablecoins, que faut-il en penser ?

Les stablecoins sont une solution innovante de transfert monétaire qui sera très surement amenée à prendre plus de place au sein de la finance traditionnelle à l’avenir. Ceci pour une raison évidente : leur plus grande efficacité comparativement aux solutions traditionnelles actuellement en place.

Toutefois, cette croissance amènera avec elle de manière inévitable un renforcement du cadre réglementaire chargé de régir ce secteur. Les stablecoins constitue un véritable sujet au cœur des préoccupations des régulateurs. Ils sont typiquement la première classe de cryptomonnaies concernée par la mise en application prochaine de la réglementation européenne MiCA (Market in Crypto Assets). Cependant, cette régulation pousse les géants comme Tether à fuir le marché européen, dans l’attente d’une plus grande clarté.

Le renforcement de la régulation a déjà mis fin à certaines initiatives de stablecoins euro, trop petites pour répondre aux exigences très strictes imposées aux différents acteurs. C’est le cas de la société Lugh et de son EURL. En définitive, la régulation est, certes, nécessaire pour protéger les investisseurs et proposer un cadre dans lequel faire croitre ce type d’activités. Toutefois, comme souvent, elle semble favoriser les gros acteurs déjà en place au détriment de nouveaux venus susceptibles de bouleverser le statut-quo.

Cela étant dit, les stablecoins sont devenus au fil des années une solution indispensable aux investisseurs. Ils leur permettent de s’exposer au marché très volatile des cryptomonnaies, ou à l’inverse de s’en protéger. Les stablecoins vont selon toute vraisemblance faire partie, pour de nombreuses années encore, de la grande famille des cryptomonnaies.

Benji

Issu d’une formation d’ingénieur, j’ai découvert le monde des cryptomonnaies en 2020. Je me suis rapidement passionné pour cet univers en pleine expansion au sein duquel se développent les innovations de demain. J’espère, au travers de mes articles, inciter le plus grand nombre à plonger dans le terrier du lapin.

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