Le Sénat américain adopte le GENIUS Act : Les stablecoins dans les starting-blocks
Chaque journée apporte actuellement de nouvelles informations importantes au sujet du développement sans précédent des stablecoins. Il suffit de voir le nombre de géants bancaires en train de tout faire pour ne pas rater cette innovation financière majeure. Autant dire que la récente adoption du GENIUS Act américain va précipiter encore un peu plus les choses.
Il y a toujours un moment où l’innovation réclame un cadre réglementaire favorable pour pouvoir s’émanciper de sa bulle communautaire. C’est très exactement ce qui est en train de se passer avec les stablecoins. Car ces cryptomonnaies stables jusque-là cantonnées au trading crypto sont en train d’exploser bien au-delà de cette sphère restrictive.
Il faut dire que les chiffres s’imposent d’eux-mêmes. Car malgré une absence criante de cadres légaux, les transactions en stablecoins dépassent déjà le volume des paiements de Visa sur l’année écoulée. C’est la raison pour laquelle la récente adoption du GENIUS Act aux États-Unis a tout d’une ligne de départ qui vient d’être officiellement franchie.
Quand les stablecoins rencontrent officiellement le dollar
Depuis leur apparition il y a maintenant une décennie, les stablecoins entretiennent une relation privée d’un nouveau genre avec les monnaies traditionnelles. Une équation au sein de laquelle le dollar USD s’est rapidement imposé comme la référence. Cela principalement du fait de son statut de monnaie de réserve mondiale.
Puis, les choses ont évolué avec le temps et l’adoption galopante des cryptomonnaies. Au point de faire de ces jetons de stabilité numérique la nouvelle force de frappe en capacité de maintenir une hégémonie du dollar en nette perte de vitesse. En particulier face à un yuan numérique chinois (e-CNY) déjà opérationnel depuis plusieurs années.
C’est la raison pour laquelle un traitement réglementaire clair et favorable des stablecoins s’imposait comme une évidence aux États-Unis. Notamment depuis l’arrivée de l’administration pro-crypto de Donald Trump à la Maison-Blanche. Une logique à l’origine du projet de loi Guiding and Establishing National Innovation for U.S. Stablecoins Act (GENIUS Act), discuté depuis février dernier.

Dans les faits, ce texte pose les bases d’une volonté gouvernementale de surveiller les émetteurs de stablecoins. Cela tout en offrant un cadre réglementaire favorable à leur développement national. L’occasion pour les analystes de souligner le statut déjà dépassé du cadre européen MiCA, bien plus restrictif et défavorable pour ses acteurs crypto.
GENIUS Act : coup de génie ou conflit d’intérêt réglementaire ?
L’adoption par le Sénat américain de ce GENIUS Act a tout d’une étape réglementaire historique. Un vote remporté avec 68 voix contre 30, dont 18 Démocrates positionnés comme favorables. Avec la volonté de confier la surveillance des émetteurs de stablecoins aux bons soins – possiblement concurrentiels – de la Réserve fédérale (Fed).
Mais un autre point plus critique vient toutefois entacher cette affaire. Avec l’idée que cette adoption ne pouvait pas se terminer autrement. Il s’agit du conflit d’intérêt évident entre le président Donald Trump et son projet familial World Liberty Financial (WLFI). Ce dernier à l’origine du lancement très (très) opportun du stablecoin USD1 en mars dernier.
Quoi qu’il en soit, le parcours législatif de ce texte de loi doit encore passer par la Chambre des représentants. Une entité au sein de laquelle les Républicains détiennent une courte majorité possiblement défavorable à son adoption. Mais cet obstacle pourrait être écarté avec l’intégration du GENIUS Act dans un autre projet de loi plus général nommé CLARITY, à destination des cryptomonnaies.
Les avancées réglementaires actuelles aux États-Unis dessinent de nouvelles frontières plus favorables au développement des cryptomonnaies. Encore faudra-t-il que le président Donald Trump ne vienne pas tout gâcher avec ses nombreuses opérations crypto conjointes, largement identifiées comme des conflits d’intérêts possibles. Une affaire à suivre de près…