Les criminels préfèrent le cash aux cryptomonnaies : et c'est le Tresor américain qui le dit !
Le cash, roi des criminels ? Alors que les régulateurs du monde entier braquent les projecteurs sur Bitcoin et les cryptomonnaies, une réalité surprenante se dessine : malgré l’essor des technologies blockchain, c’est toujours l’argent liquide qui règne en maître dans l'univers de la finance illicite. Et si, pendant qu'on traque les cryptos, le véritable coupable continuait de passer sous le radar ?
Le cash est-il une vieille relique du temps passé qui refuse obstinément de rendre l’âme face à la montée des cryptomonnaies ? Vous pensiez que Bitcoin, entièrement décentralisé, était l’arme ultime des criminels en quête d’anonymat, un peu empoisonné par les poncifs relayés par les médias mainstream ? Détrompez-vous.
Selon un rapport 2024 du Trésor américain, c’est encore et toujours l’argent liquide, le cash, l’espèce … le papier qui a la préférence des truands, du petit gangster à la grande organisation. Et pour cause, contrairement à la blockchain, qui laisse une trace indélébile, le cash est aussi fuyant qu’un coupable dans un roman policier. Mais pourquoi diable ces criminels persistent-ils à préférer les vieilles méthodes ? Parce que c’est beaucoup plus facile de passer entre les mailles du filet. Explications.
Cash vs Crypto : Duel au soleil
Dans ce duel digne des grands westerns comme « Le Bon, la Brute et le Truand », il semble que la brute, le cash, ait encore une longueur d’avance sur la belle, la cryptomonnaie. En effet, un récent rapport du Trésor américain de 2024 nous rappelle que malgré toute l’agitation autour de la blockchain, le cash reste l’arme de choix pour les activités illicites. Blanchiment d’argent, financement du terrorisme, trafic de drogue… autant d’activités où le billet de banque circule encore avec aisance. Bien loin du regard des régulateurs.
Eh oui, il est difficile d’intercepter une mallette pleine de billets qui traverse une frontière. Compliqué également d’installer un logiciel de tracking sur une poignée de dollars dans la poche d’un criminel. C’est d’ailleurs pour cela que, de fait, le cash offre un anonymat total, là où la blockchain, elle, n’oublie jamais. Chaque transaction en cryptomonnaie laisse une empreinte indélébile, accessible à quiconque possède les bons outils d’analyse.
« L’Arme Fatale » : Le Bitcoin ou le Cash ?
Et pourtant. Dans l’imaginaire collectif, tissé par des médias parfois en mal de polémique, le bitcoin est souvent perçu comme le Saint-Graal du blanchiment d’argent. Les médias aiment nous vendre cette idée d’un marché noir où chaque escroc en fuite avec son ordinateur portable utilise des cryptos pour contourner la loi. Mais la réalité est bien différente.
En effet, selon Chainalysis, seulement 0,34 % des transactions crypto en 2023 étaient associées à des activités criminelles. Une paille, quand on sait que chaque année, entre 800 milliards et 2 000 milliards de dollars sont blanchis via les systèmes financiers traditionnels. Ce chiffre représente 2 à 5 % du PIB mondial.
En d’autres termes, toujours dans l’imaginaire collectif, la cryptomonnaie est souvent perçue comme le terrain de jeu privilégié des criminels. Car, ce serait un espace où l’anonymat règne en maître. Alors oui, mais non. À la rigueur nous pouvons parler de pseudonymat. Car, ce que beaucoup ignorent, c’est que la blockchain, loin d’être le repaire parfait pour les activités illicites, est en fait une scène de crime ouverte et permanente. À chaque fois qu’une transaction est effectuée sur la blockchain, elle est enregistrée de manière indélébile, créant ainsi une traçabilité que le cash ne pourra jamais offrir. Dans un sens c’est comme si chaque transfert de crypto laissait une trace aussi tenace qu’une empreinte digitale. Les forces de l’ordre, munies des bons outils technologiques, peuvent remonter ces pistes.
Les cryptomonnaies, la menace des temps modernes ?
Maintenant que nous avons un peu mis l’église au centre du village, ne soyons pas naïfs. La cryptomonnaie n’est pas totalement épargnée. Le rapport 2024 met également en lumière l’usage croissant des cryptos par des régimes comme la Corée du Nord. Les hackers nord-coréens, en quête perpétuelle de financement pour leurs activités militaires, exploitent les fournisseurs de services d’actifs numériques pour détourner des fonds. La Russie, elle, utilise des entreprises-écrans pour contourner les sanctions internationales, achetant illégalement des biens d’origine américaine.
Les rançongiciels (ransomware) et autres cyberattaques alimentent les craintes autour des cryptomonnaies. Les arnaques aussi et autres scams promettant des rendements mirobolants sont souvent également des escroqueries avérées. Mais encore une fois, les montants réels restent minimes comparés aux colossales sommes d’argent sale qui circulent en espèce. Pour chaque transaction crypto suspecte, il y en a des centaines en cash, invisibles, introuvables.
Les cryptomonnaies, l’« usual suspect ? »
Face à ce constat, on peut comprendre la lassitude de certains acteurs du secteur crypto. Les régulateurs aussi bien en Europe, aux États-Unis, ou encore en Asie sont sévères. L’innovation est parfois étouffée. Alors que les régulateurs s’acharnent à renforcer les lois autour des plateformes crypto et des transactions en cryptomonnaie, on peut légitimement se demander : traquent-ils des fantômes ? Les efforts réglementaires sont certes nécessaires, et des progrès se font sentir, mais là encore, la cryptomonnaie est-elle vraiment la bonne cible ?
Aujourd’hui, alors que la cryptomonnaie est sous surveillance constante, le cash semble toujours bien accroché à son trône de roi des activités criminelles. Il joue le rôle de ce vieux bandit solitaire, celui qu’on croyait obsolète mais qui continue de narguer les autorités. Comme le souligne le rapport du Trésor américain, « l’argent liquide continue de dominer le blanchiment d’argent, en raison de son anonymat, de sa stabilité et de son ubiquité ». On comprendra par ubiquité la capacité du cash à être là, partout, et tout le temps.
La contrebande, la monnaie blanchit ou encore même la fausse monnaie, sont autant de trafics qui restent d’ailleurs des arts ancestraux. Alors, faut-il redoubler d’efforts pour traquer les cryptos ?
Heureusement, la lutte est loin d’être perdue. Des initiatives comme Broker Defense, qui aident à repérer et contrer les arnaques financières et montrent que des solutions existent et que le secteur crypto est capable lui aussi de lutter contre le blanchiment d’argent.