Le nouvel argument de la BCE contre Bitcoin qui a pris tout le monde par surprise
La BCE exprime sa méfiance envers Bitcoin, soulignant les inégalités qui frappent les nouveaux investisseurs... par rapport aux premiers adoptants. Dans une rétrospective sur 12 ans, cet article examine les positions de la BCE, interrogeant les implications de ses critiques et ce que Satoshi aurait pu penser de cette situation.
La BCE a un nouvel argument contre Bitcoin, et personne ne s’y attendait. Au fil des années, l’institution européenne a maintenu une position de méfiance envers cette cryptomonnaie, exposant ses préoccupations sur les risques qu’elle présente pour les investisseurs et l’économie.
Cet article propose une rétrospective des déclarations de la BCE sur Bitcoin depuis 2012, examinant comment ses critiques ont évolué et ce que cela signifie pour l’avenir de cette technologie.
La BCE et le Bitcoin : 12 ans de méfiance
Sur son post X, Dan Held résume plutôt bien la situation : la BCE s’est toujours prononcée contre le Bitcoin. Et cela fait maintenant 12 ans. Prêts pour une courte rétrospective?
2012 : Le Bitcoin a peu de chances de réussir
Early sur le sujet, c’est en réalité en 2012 que la BCE s’exprime une première fois publiquement dans son rapport Virtual Currency Schemes. Le rapport faisait alors état des risques liés au Bitcoin et aux cryptomonnaies en général.
Bien qu’il ne soit pas indiqué que le Bitcoin “ne marcherait pas”, il est précisé que le Bitcoin est plus destiné à être un produit spéculatif, plutôt qu’une monnaie.
« Bitcoin’s characteristics make it more akin to a speculative asset than a currency. »
Une année plus tôt, Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE à l’époque s’exprime sur le sujet. Il déclare alors :
« Bitcoin lacks the backing of a central authority to ensure its stability and, without such backing, it is unlikely to be sustainable in the long run.»
Traduction : “Le bitcoin ne bénéficie pas du soutien d’une autorité centrale pour assurer sa stabilité et, sans ce soutien, il est peu probable qu’il soit viable à long terme.”
En résumé, la BCE affirme que l’absence de contrôle central de Bitcoin limitera son adoption de masse.
2015 : Le Bitcoin est risqué
Le Bitcoin continue de faire parler de lui et gagne des admirateurs.
La BCE continue sans relâche de mettre en garde les utilisateurs : Le Bitcoin est volatil, manque de cadre juridique, et présente des risques financiers.
Le volet 2 de l’étude est publié, Virtual Currency Schemes – a further analysis. Dans ce nouvel opus, le Bitcoin est décrit comme une “monnaie virtuelle” :
« [Le Bitcoin est] une unité de compte numérique, émise généralement par des développeurs privés, utilisée pour des transactions électroniques, et qui n’est pas nécessairement attachée à une monnaie traditionnelle. »
Une nouvelle fois, le bon vieil argument de risques potentiels de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme est avancé. Encore une fois sans comparer ces risques avec ceux liés aux monnaies fiat.
2021 : Le Bitcoin ne marchera pas car il est trop risqué et mauvais pour la planète
Christine Lagarde poursuit sa guerre contre le roi des cryptomonnaies. Mais le disque commence à être rayé, même si cette fois, l’aspect environnemental est mis en avant :
« Le Bitcoin est un actif hautement spéculatif, qui a été le théâtre de pratiques douteuses et d’activités de blanchiment d’argent à la fois intéressantes et totalement répréhensibles. »
« Le Bitcoin a des effets négatifs importants sur l’environnement en raison de la consommation d’énergie massive associée à son minage. Ce processus consomme une quantité importante d’électricité, soulevant des préoccupations dans un contexte où la lutte contre le changement climatique est cruciale. »
Nous noterons, une fois de plus, la comparaison manquante de l’empreinte écologique de Bitcoin par rapport au fiat.
Bien que Lagarde et la BCE soient en défaveur du Bitcoin, les actifs numériques les intéressent. C’est à ce moment-là que la BCE a commencé à travailler sur un Euro numérique. Selon elle, cet actif de banque centrale constitue une alternative sûre aux cryptomonnaies.
2024 : Le Bitcoin créé… des inégalités
C’est la BCE qui le dit : les nouveaux investisseurs sont forcément lésés par rapport à ceux qui étaient là en premier. Le rapport écrit par Ulrich Bindseil et Jürgen Schaaf de la BCE, The distributional consequences of Bitcoin, a été publié le 12 octobre 2024.
Pour eux, les coûts ne sont plus seulement environnementaux mais également sociaux. La fiscalité actuelle n’est pas suffisante pour limiter les inégalités parmi les investisseurs et les mineurs.
Les auteurs suggèrent des taxes adéquates afin d’éviter le risque de concentration des bénéfices des premiers adoptants (les early). La communauté se demande si cet article n’est pas destiné à préparer de nouvelles taxes.
Pendant ce temps, la fortune des milliardaires ne cesse d’augmenter, avec ou sans Bitcoin.
Qu’en dirait Satoshi ?
La réponse est qu’on ne sait pas.
Le livre blanc Bitcoin est purement technique : un système de “monnaie électronique pair-à-pair” conçu pour permettre des paiements en ligne sans passer par une institution financière centrale. La guerre contre les institutions financières comme la BCE était déjà déclarée.
Satoshi ne parle jamais d’inégalité, mais sa technologie a pour vocation d’être accessible à tous.
Le point de vue de la BCE est assez ironique. Nous pouvons considérer que la BCE a participé à la marginalisation de Bitcoin en luttant contre cet actif depuis 2012. Absence de comparaison avec le fiat, concentration sur les risques, alertes multiples : la BCE a grandement participé au bashing et nourrit les arguments fallacieux des anti-Bitcoin.
Aujourd’hui, la BCE dénonce sans, encore une fois, tempérer ses positions.
Bien que connaître son point de vue soit important, apprendre et comprendre Bitcoin l’est d’autant plus. Restez avec nous pour enrichir votre compréhension et élargir vos horizons.