Les géants crypto Ripple (XRP) et Circle (USDC) vont-ils devenir des banques américaines ?
La finance traditionnelle est en train d'intégrer certaines fonctionnalités jusque là réservées au secteur des cryptomonnaies. Une interconnexion qui prend depuis peu une tournure bancaire aux États-Unis pour les projets Circle (USDC) et Ripple (XRP), avec les récentes demandes de licences « national trust bank » déposées auprès du régulateur américain.
La finance traditionnelle opère depuis quelque temps un rapprochement stratégique avec le secteur des cryptomonnaies. Une dynamique largement anticipée par la plateforme Coinbase, dont les actions COIN sont cotées en bourse depuis 2021. En effet, il aura fallu attendre mai 2025 pour que le géant des stablecoins Circle réalise la même opération, après de multiples rebondissements.
Dans le même temps, l’adoption des stablecoins explose largement en dehors du secteur des cryptomonnaies. Un succès sur lequel a décidé de surfer le projet Ripple, avec le lancement de sa version native RLUSD. Et la dernière étape de cette partie en cours consiste visiblement à demander des licences bancaires auprès du régulateur américain. Mais pour quelle raison ?
Circle demande une licence bancaire aux États-Unis
La récente entrée en bourse du géant des stablecoins Circle s’impose déjà comme un succès retentissant. En effet, son action CRCL lancée le 5 juin dernier affiche un rendement de l’ordre de 100 %, avec un prix presque aussitôt projeté au-delà des 200 $.
Une dynamique du succès à laquelle la société a rapidement décidé d’ajouter une carte maîtresse, avec le dépôt d’une demande de licence bancaire nationale réalisé le 30 juin auprès de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC) américaine. Le but ? Créer une entité d’un nouveau genre, en capacité de devenir la banque dépositaire de Circle.

De ce fait, la First National Digital Currency Bank de Circle pourrait prendre en charge la conservation de ses réserves nécessaires pour garantir la conversion de ses stablecoins. Mais cela pourra aussi lui permettre de proposer des services plus spécifiques pour ses clients institutionnels, en devenant une entité conforme aux exigences réglementaires les plus strictes, selon les termes de son PDG, Jeremy Allaire.
« Devenir une entreprise cotée en bourse a été une étape majeure, mais la création d’une national trust bank en est une autre, logique dans notre quête de transparence, de conformité et de crédibilité réglementaire » – Jeremy Allaire
Ripple veut également sa propre banque
Une démarche visiblement inspirante pour le projet Ripple. D’autant plus depuis que sa procédure interminable contre la SEC au sujet de sa cryptomonnaie XRP semble enfin appartenir au passé. En effet, son vice-président des stablecoins, Jack McDonald, a récemment annoncé une volonté similaire de créer sa propre banque, afin de définir « une nouvelle norme pour la transparence et la conformité sur le marché des stablecoins ».
Car le stablecoin RLUSD de Ripple est déjà sous la surveillance fédérale du Département des services financiers de New York. Du coup, avec cette licence bancaire, l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC) sera également de la partie. Ce qui permettra à Ripple de revendiquer une double validation réglementaire, présentée comme une plus-value sans précédent.
« Ripple a toujours construit et continuera de construire une infrastructure fiable, éprouvée et sécurisée. Sur un marché de plus de 250 milliards de dollars, le RLUSD se distingue par sa priorité accordée à la réglementation, établissant ainsi la norme attendue par les institutions. » – Brad Garlinghouse
Ces demandes de licences bancaires déposées par des géants de la crypto démontrent à quel point le secteur des cryptomonnaies est en train de devenir une composante indissociable de la finance traditionnelle. En particulier depuis que les stablecoins s’imposent comme des outils réglementairement corrects, en capacité de redessiner les frontières monétaires.