Fiscalité sur les cryptos : La République tchèque frappe fort et fait le choix de Bitcoin
Aucun impôt sur les cryptomonnaies détenues depuis plus de trois ans. Avec une telle annonce, inutile de vous dire que de nombreux cryptobros ont subitement cherché à replacer la Tchéquie sur la carte ! Il faut dire que la fiscalité est un élément ô combien important de nos vies quotidiennes et qu'à bien des égards, certains commencent à la sentir pesante dans notre bon vieil Hexagone. De quoi regarder attentivement ce qu'il se fait du côté de Prague, mais aussi de reparler des particularités de la Polynésie française.
On dit souvent, non sans humour, que s’il existe des paradis fiscaux, c’est surtout qu’il existe des enfers fiscaux ! Et la France est malheureusement un digne représentant de cette deuxième catégorie. C’est en effet chez nous que les prélèvements obligatoires sont les plus importants parmi les pays de l’OCDE et la situation est de moins en moins bien vécue par les contribuables français. Si au moins les services publics étaient à la hauteur des taxes qui s’abattent sur les travailleurs, mais ce n’est plus vraiment le cas et la notion de consentement à l’impôt s’effrite inexorablement.
Retour aujourd’hui sur la position de la République tchèque vis-à-vis de Bitcoin et des cryptomonnaies, et ce sera aussi l’occasion de rappeler brièvement les avantages de faire sa déclaration d’impôt sur le Fenua pour nos nouveaux lecteurs.
La République Tchèque vote l’exonération d’impôts sur les cryptos détenues depuis plus de 3 ans
Malgré son appartenance à l’Union européenne, la Tchéquie a décidé de suivre sa propre voie concernant les cryptomonnaies et tout a commencé à la fin du mois de janvier. Le gouverneur de la banque centrale nationale (CNB), un certain Aleš Michl, propose alors d’allouer une partie significative des réserves de change de son institution à Bitcoin et cette nouvelle va faire le tour de la cryptosphère mondiale en quelques heures.
Immédiatement, levée de boucliers de Bruxelles qui, par l’intermédiaire de Christine Lagarde, tacle cette idée et affirme que Bitcoin n’aura jamais sa place dans aucune banque centrale du continent européen. Finalement, les réticences venues d’en haut auront eu raison des projets de M. Michl qui abandonne son idée. Dans le document final publié par la CNB, il est bien question que « les réserve de change incluront des investissements dans d’autres classes d’actifs » mais de Bitcoin ou de cryptos, il n’est plus vraiment question. Du moins, pas ouvertement.
Mais il faut croire que les responsables politiques du pays se sont passés le mot, puisque le jeudi 6 février, c’est cette fois le président de la République himself qui fait une annonce fracassante :
« Le nouveau principe est que si les cryptoactifs sont détenus pendant plus de trois ans, leur vente ne sera pas imposée et il en sera de même avec les transactions jusqu’à 100 000 CZK [environ 4000€] par an qu’on ne sera pas obligé de déclarer, comme cela se fait d’ailleurs avec les autres valeurs mobilières. »
Petr Pavel, président de la République Tchèque – Source : Coindesk
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La France fait figue d’épouvantail, mais un petit village résiste encore et toujours à l’envahisseur…
En faisant cette déclaration reprise dans toutes les rédactions spécialisées de la planète crypto, le pays d’Europe Centrale relance le débat sur l’imposition des produits financiers au sein même de l’Union européenne ou l’harmonisation fiscale est toujours un serpent de mer. Comment est-ce possible d’avoir de telles disparités entre la Tchéquie et la France, avec aucun impôt sur les plus-values jusqu’à 4 000 euros pour la première et plus de 30% pour la seconde dans le cadre du prélèvement forfaitaire unique (mieux connu sous le nom de flat taxe) ?
Heureusement pour certains d’entre nous, la France ne se limite pas à l’Hexagone, et certains de nos ressortissants tricolores résidant dans le lointain Pacifique ont la chance de ne pas être soumis au même genre de taxe que leurs concitoyens métropolitains. Ainsi, en Polynésie française, la fiscalité n’est pas la même et les prélèvements obligatoires sont moins importants.
Retrouvez à ce propos cet excellent article sur l’application du droit européen en Polynésie ainsi qu’un rappel des obligations locales et profitez-en pour jeter un coup d’œil sur les différentes stratégies pour sortir de la crypto en évitant certains pièges.
Le dernier projet de loi finance 2025 n’a pas vraiment apporté d’éclaircissements sur la fiscalité de la cryptomonnaie et il y a fort à parier que le maitre-mot reste de taxer encore et toujours, alors même que certains pays font le choix inverse. La République Tchèque a compris qu’elle avait plus à gagner à attirer les forces vives internationales plutôt qu’à taxer ses entrepreneurs locaux. Dommage de ne pas avoir à Paris une classe politique proactive prête à se saisir des sujets du moment pour préparer l’avenir, comme on peut le voir dans d’autres endroits du monde.