Crypto : La banque néerlandaise ING va lancer un nouveau stablecoin en euro dans un secteur hautement concurrentiel

Et sur ce marché hautement concurrentiel, un petit nouveau devrait rapidement voir le jour : le stablecoin euro de la banque néerlandaise ING. L’information a fuité ces derniers jours et même si la direction de la banque d’Amsterdam n’a pas souhaité confirmer, la presse spécialisée semble sûr de ces sources et parle d’un « consortium impliquant d’autres institutions bancaires et de fournisseurs de services de crypto » qui seraient à l’œuvre en coulisses. 

Un nouveau stablecoin euro devrait être lancé par la banque ING 

Selon plusieurs médias, deux sources proches du dossier auraient donc confirmé que la banque ING travaillerait sur un projet de stablecoin avec d’autres banques, mais que cela « évolue lentement, car plusieurs institutions sont concernées et qu’elles ont besoin de l’approbation de leur conseil d’administration pour créer cette entité commune », et manifestement, cela demande du temps. 

En effet, depuis l’instauration du règlement MiCA au sein de l’Union européenne, les émetteurs de ces cryptomonnaies particulières ont enfin un cadre règlementaire pour développer leurs activités financières numériques, mais le cahier des charges est plutôt touffu à respecter. Il y a notamment des exigences en ce qui concerne les réserves financières dédiées au stablecoin en question, mais cela ne semble pas dissuader les acteurs du secteur puisque les projets se multiplient.

Dernièrement, c’est la Société Générale-FORGE qui a lancé le sien, mais l’on retrouve sur ce marché tous les géants du secteur comme Tether ou Circle qui ont déjà leur stablecoin en euro, en plus de celui en dollar. Le billet vert dominant toujours de la tête et des épaules les transactions puisque au dernier pointage, il représentait 90% des échanges crypto contre seulement 1% pour la monnaie continentale. 

La Banque centrale européenne pousse fort pour mettre en place son euro numérique

Mais la question que tout le monde se pose actuellement est le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) dans tout ça. En effet, lors d’une réunion récente avec des membres de la Commission européenne, les équipes de Christine Lagarde ont exprimé leurs craintes face à l’avènement de ces cryptos privées indexées sur l’euro et surtout sur leurs homologues exprimés en dollar. 

Pour la BCE, il faut rapidement intervenir pour stopper l’essor de ces stablecoins (euro et dollar), améliorer le règlement MiCA et accélérer sur la mise en place de l’euro numérique, piloté et contrôlé par la BCE. Cela serait la seule solution pour éviter « une contagion et un risque pour l’économie entière de l’UE ».

De leur côté, les membres de la Commission auraient affirmé que ces « risques étaient surestimés et que le cadre juridique existant était suffisant pour les maitriser ». Difficile de dire qui remportera ce bras de fer, mais une chose est sûre : le secteur des stablecoins est en ébullition et chahute les autorités à Bruxelles et à Francfort. 

Malheureusement, comme souvent, l’Europe technocratique est une nouvelle fois à la traine des États-Unis qui imposent déjà leurs stablecoins en euros et il faut donc se réjouir de voir des acteurs continentaux se positionner sur le secteur. 

Quant à la question de savoir pourquoi ces stablecoins rencontrent un tel succès à travers la planète, il ne faut pas chercher bien loin tant leur côté pratique est évident. Pensés au départ pour entrer et sortir de la crypto, ils ont réussi à convaincre des centaines de millions de personnes qui les utilisent maintenant pour envoyer des fonds, régler des factures et même échapper à des conditions économiques compliquées. Et à ce petit jeu là, le roi dollar reste seul sur son trône. N’en déplaise à madame Lagarde.