Bitcoin : Avec sa revente de BTC en 2018, la Bulgarie pourrait aujourd'hui rembourser sa dette publique

Le Bitcoin s’impose à l’origine comme une histoire largement écrite par des développeurs et quelques aventuriers numériques en quête de placements improbables. Mais rapidement, son statut de monnaie du darkweb lui vaudra d’être détenu par les gouvernements, dans le cadre de saisies judiciaires. Un statut pas nécessairement propice à sa conservation sur le long terme, il y a encore quelques années. 

Une situation plus difficile à comprendre aujourd’hui, alors que certains pays du monde décident d’accumuler officiellement du BTC. Au regard de cette évolution, la revente des 213 519 BTC détenus par la Bulgarie en 2018 pour 3,1 milliards de dollars apparaît comme une erreur stratégique majeure. 

BTC saisis : de stock radioactif à réserve stratégique nationale

La période est l’accumulation de Bitcoin tous azimuts. Une procédure mise en place pour le compte de ses clients par la finance traditionnelle à l’aide de ses ETF, mais surtout par les entreprises cotées en bourse et les gouvernements en quête de réserves stratégiques nouvelle génération. 

Dans le domaine, les premiers arrivés sont toujours les mieux servis. Il suffit de voir comment le petit pays du Bhoutan s’impose comme l’un des grands gagnants de cette équation, avec un stock de BTC désormais équivalent à 40 % de son produit intérieur brut (PIB). L’occasion de déplacer 62,5 millions de dollars vers la plateforme Binance, afin de profiter du dernier sommet historique du BTC. 

Dans le même temps, les États-Unis annoncent une réserve stratégique nationale imminente, essentiellement constituée des fortunes numériques en Bitcoin saisies au cours de ses affaires judiciaires. Une manne financière souvent importante qui a tendance à brûler les doigts de ses détenteurs, face à ses origines souvent peu reluisantes.

D’autres pays ont également récupéré des stocks de BTC de ce type au cours des années. Mais, à la différence de la période actuelle, aucune raison légitime ne permettait de considérer qu’il valait mieux les conserver sur la durée. Au contraire, il était plus judicieux de s’en débarrasser au plus vite avant que la prétendue bulle du Bitcoin ne retombe à zéro. 

Une logique appliquée à la lettre fin 2017 par le gouvernement bulgare, alors en possession d’un stock de 213 519 BTC dont le prix à l’unité venait d’effleurer les 20 000 dollars pour la toute première fois de son histoire. 

La Bulgarie passe à côté du remboursement intégral de sa dette publique 

Pour mieux comprendre cette affaire, il faut remonter dans le temps. Plus exactement à la fin de l’année 2017, lorsque le BTC bouclait son bull run de l’époque sur un sommet à 19 670 dollars. Une somme alors aussi insensée que les 122 840 dollars récemment inscrits à son palmarès, compte tenu de ses débuts à 0,003 dollar en 2010. 

Dans le même temps, le gouvernement bulgare se retrouve avec un stock de BTC saisis estimé à plus de 3 milliards de dollars. C’est-à-dire à cette époque une somme en capacité de couvrir 13 % de sa dette publique, alors estimée à un peu plus de 13 milliards de dollars. Qui pourrait dire que l’opération n’était pas tentante ? En particulier avec un BTC qui retournera visiter les 3 500 dollars quelques mois plus tard. 

Mais l’épreuve du temps s’impose toujours comme largement favorable pour le Bitcoin. En effet, la revente de ces 213 519 BTC à son prix actuel aurait permis de lever la somme colossale de 25,6 milliards de dollars. Ce qui représente l’intégralité de la dette publique actuelle de la Bulgarie, selon les données du Forum économique mondial, avec un petit supplément d’un milliard de dollars. 

Bien évidemment, la Bulgarie n’est pas seule face à ce genre d’erreur stratégique. En effet, l’Allemagne a récemment réalisé le même type de procédure hasardeuse avec la revente précipitée de ses 49 858 BTC en juin de l’année dernière, pour un montant estimé à 3 milliards de dollars. Une opération qui permettrait de rapporter 6 milliards de dollars à l’heure actuelle !