Bitcoin : 2024 sera-t-il un nouveau 2017 pour les marchés crypto ? 4 raisons d'y croire
2024 est encore jeune, mais déjà les prévisions optimistes pour Bitcoin et le marché crypto en général se multiplient. Retour sur les 4 (vraies) raisons qui pourraient rendre le millésime 2024-2025 exceptionnel pour la reine des cryptomonnaies et l'ensemble de ses sujets
Bitcoin et le marché crypto sont tout particulièrement propices au grand jeu des prédictions. Et en la matière, plus c’est spectaculaire, mieux c’est ! Une situation bien compréhensible dès lors qu’on rappelle que dans les faits, les cryptomonnaies ont par le passé su dépasser certains des espoirs les plus fous en termes de croissance et de hausse des cours (mais aussi réaliser certains des pires scénarios en termes de crash et autres dégringolades soudaines !). Ainsi, Bitcoin est-il souvent désigné comme devant immanquablement atteindre des sommets, des 280 000$ de JMP Securities, aux 1 million de Arthur Hayes, voire même les délirants 1.5 million de dollars de l’inoxydable Cathie Wood, patronne du fonds de gestion Ark Capital.
Si rien n’indique véritablement que Bitcoin atteigne un jour de telles stratosphères, il est vrai qu’un peu comme les bons vins certaines années, certains millésimes ont plus particulièrement marqué les esprits.
À ce titre, 2017 a frappé fort par la croissance insolente du cours de Bitcoin qui passera alors des environs de 1000 $ à un plus haut historique de 17 000$, soit une augmentation de 1700 % en moins d’1 an !
Dans le même temps, l’ensemble du marketcap crypto passe de 17… à près de 780 milliards de dollars.
Depuis lors, même si globalement les marchés crypto et l’écosystème dans son ensemble ont connu une croissance globale (émaillée cependant de 2 « bear markets »), l’explosion spectaculaire de 2017 ne s’est jamais reproduite.
Cependant, 2024 sera-t-il « the new 2017 » avec en perspective une explosion du secteur telle que ce dernier n’en a plus connu depuis 7 ans ? On fait le tour de 4 raisons qui pourraient nous amener à vivre la prochaine phase de croissance crypto.
Bitcoin, Ethereum… ETF, ETF everywhere, qui sera le prochain ?
Sauf à sortir d’une grotte où vous auriez élu domicile fin 2023, il ne vous aura pas échappé que la validation par la SEC (Security Exchange Commission, le gendarme boursier US) a fait l’effet d’une bombe sur l’industrie crypto. Outre normaliser Bitcoin en tant qu’actif financier « presque » comme les autres, la mise en place des EFT a établi les conditions pour le déferlement des kilotonnes d’argent frais institutionnel, toujours friands de nouveauté à fort potentiel. Et en la matière, Bitcoin a parfaitement tenu ses promesses, prenant de cour même les plus optimistes, et inscrivant dans la foulée des ETF un nouveau « All Time High» (ATH) de près de 75 000$ atteint pour ainsi dire en une seule jambe haussière, sans même reprendre sa respiration.
À peine remis de nos émotions, ce sont maintenant les ETH Ethereum que la SEC valide (ou presque), la finalisation de l’autorisation de mise sur le marché financier n’étant plus qu’une question de paperasse à terminer de signer.
Et, si les ETF Bitcoin étaient pour ainsi dire sans suspense (les premières demandes d’ETF datent de près de 10 ans, les observateurs s’accordaient tous à dire que leur validation était inéluctable, même si le soudain appétit du gargantuesque Blackrock a bien aidé), voir des ETH Ethereum aux portes de la validation est porteur d’un élan différent. En effet, cette étape fait céder une digue aussi structurelle que symbolique : celle de la possible acceptation des crypto-actifs dits « PoS », ou Proof of stake dans leur ensemble (Solana, Avalanche, COSMOS, MultiversX…), imaginables soudainement sous la forme d’ETF à venir.
Actuellement, la plupart des observateurs s’accordent à penser que la validation finale des ETF Ethereum aura sur le cours de l’actif peu ou prou les mêmes effets que sur Bitcoin. Autrement dit, avec un ETH qui se négocie actuellement à 3800 $, bien loin encore de son ATH historique, l’heure est à l’optimisme.
Le halving Bitcoin 2024 : diviser pour mieux régner
Il y a quelques semaines, Bitcoin vivait son 4ᵉ halving, soit la division par 2 de la « récompense de bloc», cette récompense revenant aux mineurs qui valident inlassablement les transactions sur la blockchain Bitcoin, et sont récompensés pour cela en BTC fraichement émis, toutes les 10 mns.
Concrètement, la production de nouveaux bitcoin est passée de 900 unités à environ 450 par jour.
Le mécanisme de Halving a été implémenté dans le code source de Bitcoin pour raréfier algorithmiquement sa production. L’opération intervient tous les 210 000 blocs, soit tous les 4 ans.
Historiquement, les halvings de Bitcoin ont (jusqu’à maintenant) toujours constitué des points pivots à partir desquels la hausse du marché prenait appui, avec quelques mois de décalage.
À ce titre, et même si on rappellera encore une fois que des performances ou cycles passés ne garantissent pas les performances ou cycles futurs, nombreux sont les acteurs de l’industrie à s’attendre à une fin d’année intéressante en termes d’impact du halving sur le cours de Bitcoin (même si d’autres estiment au contraire que la validation des ETF Bitcoin a « faussé » ce cycle en provoquant une hausse importante de la valeur de Bitcoin AVANT le halving, ce qui ne s’était encore jamais vu).
FED et taux directeur : Quand la macro-économie influence Bitcoin
Dire que Bitcoin et les cryptomonnaies influencent et sont influencés par l’économie « réelle » est désormais une évidence.
Bitcoin et les cryptos gagnent en effet en respectabilité à mesure du temps, et la masse économique que ces nouveaux actifs représentent les rendent de toute façon désormais impossibles à nier ou contourner par les acteurs financiers plus traditionnels. Bitcoin et les cryptos sont là définitivement, il faut bien faire avec !
Pour autant, les crypto-actifs sont considérés comme des actifs « risk-on » par les marchés et les spéculateurs. C’est-à-dire que leur nature bien particulière les rend particulièrement sensibles aux fluctuations de marché, et à la fameuse volatilité (quiconque n’a pas vécu le bonheur d’un +20 % en quelques heures, immédiatement suivi d’un -50 % n’a jamais réellement gouté la véritable et légendaire « volatilité crypto »).
Être un actif « risk-on» ne fait pas de Bitcoin un infréquentable, et cette catégorie d’investissement est en réalité assez large, incluant les valeurs technologiques (réputées fluctuantes et incertaines, car reposant sur l’innovation), ou encore les start-up, et même les matières premières.
Ce qu’il faut en revanche retenir, c’est qu’en période de crise, ou simplement de vaches maigres, les investisseurs traditionnels, comme ceux plus aventureux ont tendance à déserter le territoire des actifs « risk-on » au profit de produits d’investissement réputés plus résilients, comme l’immobilier, les marchés actions classiques, l’or… Un repli tactique en somme.
Un phénomène classique, tout particulièrement amplifié durant les périodes où les banques centrales (la Réserve Fédérale US en tête) réduisent le flux de la création monétaire afin de tenter de réguler l’inflation. Très exactement la situation depuis plus de 2 ans, après une période COVID où « l’argent magique » a été déversé sur les économies occidentales afin que ces dernières ne sombrent pas.
L’indicateur-clé en la matière est le taux directeur de la FED. Ce taux est actuellement de 5.25-5.50 %, ce qui est relativement élevé.
Même si, parfaitement conscient du poids et de l’impact des mots qu’il emploie à l’occasion de ses prises de parole régulières, le patron actuel de la FED Jerome Powell est passé maitre dans l’art de l’esquive, l’analyse des données macro-économiques laisse penser à la majorité des acteurs de l’économie US (et donc mondiale) que la FED baissera prochainement ses taux directeurs. La fin d’année et début 2025 sont régulièrement évoqués pour l’exécution de ce « pivot ».
Et en la matière, l’équation est d’une simplicité biblique : qui dit baisse des taux de la FED, dit afflux de capitaux nouveaux dans les actifs risk-on.
Ainsi, et même si on a le droit de rester dubitatif face à l’intrication toujours plus poussée de « l’antisystème » Bitcoin avec la politique économique de la réserve fédérale américaine, l’investisseur lambda se réjouira simplement de cet alignement potentiel des planètes économiques.
Et en parlant de planète, un objet stellaire improbable vient soudainement de s’ajouter à l’équation crypto-cosmique… Donald Trump !
Donald Trump, Hérault du Bitcoin, héritier de Satoshi Nakamoto ?
Le cyniques n’y verront qu’opportunisme politique et tentative de surfer une tendance puissante, les plus pragmatiques se diront qu’après tout, peu importe le flacon tant qu’on a l’ivresse… quoi qu’on en pense c’est un fait : Bitcoin vient de se découvrir un nouveau porte-parole en la personne de Donald-ex-POTUS– TRUMP !
« Je veillerai à ce que l’avenir des cryptomonnaies et du bitcoin se fasse aux États-Unis. Je soutiendrai le droit à l’auto détention pour les 50 millions de détenteurs de crypto-monnaies du pays ».
Donald Trump, 25 mai 2024
Cette déclaration enflammée qui ne déparerait pas dans la bouche d’un maximaliste Bitcoin fraichement lancé en politique est pourtant bien le fait du 45ème président du USA (et bien partant pour en devenir également le 47ème), Donald Trump.
On pourra s’amuser à rappeler que l’année dernière l’intéressé déclarait à propos du Bitcoin « ne pas y croire, et préférer le dollar américain », il n’empêche que le ton a bien changé, probablement adouci par le bassin électoral potentiel « crypto-entouthiaste » (assez majoritairement de sensibilité démocrate) , ou encore par le succès des collections de NFT de l’éructant tribun (oui, oui).
Quoi qu’il en soit, c’est désormais officiel, Bitcoin et les cryptos sont devenus un enjeu politique et électoral aux USA.
En effet, le camp démocrate se retrouve maintenant contraint d’adopter une position sur le sujet, position qui devra prendre en compte le potentiel en terme de pouvoir de vote d’une communauté crypto souvent jeune, urbaine, très connectée et particulièrement active sur le front du militantisme et de l’action politique. Une équation complexe à arbitrer pour les politiques, mais dont on imagine mal désormais que Bitcoin et l’industrie crypto n’en sorte pas gagnant et plus légitime que jamais.
Nous apprêtons nous à revivre un « nouveau 2017 » pour Bitcoin ? Les prochains mois nous le dirons. Ce qui est certain en revanche, c’est que chaque nouvelle étape franchie actuellement sur le front de l’adoption et de la normalisation du sujet crypto est impactant, et même potentiellement historique.
Réserve Fédérale, Blackrock, grands partis politiques américains… plus personne désormais ne peux ignorer Bitcoin et par extension la révolution Web3 qui l’accompagne. Une révolution finalement profondément populaire que chacun peut rejoindre et quitter en un instant en quelques clics et dont les plus malins et les plus avisés sauront tirer des avantages et des bénéfices eux aussi historiques.