Bitcoin, le changement climatique et les énergies vertes : Stop aux idées reçues !
On entend beaucoup dire dans les grands médias et chez les détracteurs de Bitcoin que cette cryptomonnaie demande beaucoup d'énergie pour fonctionner, et cela n'est pas faux. Cette consommation est même en quelque sorte à la base de sa valeur et personne ne la remet en question. Cependant, il se pourrait que cette caractéristique en fasse un acteur important de la transition écologique et cela demande quelques explications.
En effet, ceux que l’on appelle les mineurs de bitcoins ont besoin de trouver les sources d’approvisionnement les moins chères possibles pour faire tourner leurs installations gourmandes. Or, au niveau mondial, l’électricité la plus abordable est celle qui est justement produite à partir des énergies renouvelables. Ainsi, de manière contre-intuitive, le secteur du minage participe à sa façon au développement de ces solutions alternatives aux énergies fossiles et nous allons voir ensemble que les avantages de Bitcoin ne s’arrêtent pas là. Enfilez un casque, on descend dans la mine.
Les différentes énergies renouvelables et les limites du modèle actuel
Les différentes sources d’énergies renouvelables
Parmi les sources d’énergies renouvelables que tout le monde connait, on peut citer tout d’abord les éoliennes qui permettent de transformer le vent en électricité, les panneaux solaires que l’on trouve sur les toits de nos maisons ou encore les barrages hydroélectriques qui utilisent la force naturelle de l’eau pour faire tourner des turbines.
Il existe aussi des installations utilisant la mer, les vagues ou les marées pour produire de l’électricité et dans certains pays, c’est ce que l’on appelle la géothermie qui peut aussi servir à fabriquer de l’électricité en captant, par exemple, la chaleur du sol.
Enfin, on trouve aussi ce que l’on appelle l’énergie de la biomasse qui consiste à utiliser des ressources végétales naturelles pour produire, là encore, de l’électricité. Parmi ces différentes techniques, il y a la combustion, la plus simple ou la méthanisation, qui consiste à générer du gaz de fermentation puis à l’utiliser comme du gaz naturel. Mais nous y reviendrons.
Les limites inhérentes au modèle de production des énergies renouvelables
Mais ces sources d’énergie ont les mêmes problèmes que les autres (les centrales nucléaires ou à charbon), à savoir une impossibilité de stockage en grande quantité et une distance de transport limitée. C’est pourquoi les unités de production sont souvent placées très près des bassins de consommation que sont les grandes villes afin de pouvoir assurer la distribution.
Or, c’est justement dans les endroits reculés que sont le plus souvent installées les éoliennes, les panneaux solaires ou les centrales hydroélectriques.
Ainsi, au Texas, un des États qui produit le plus d’énergie verte des États-Unis, les entreprises ont un surplus énergétique très important dû à leur éloignement des mégapoles. De plus, en fonction de la demande sur le réseau, l’offre électrique est fréquemment excédentaire, ce qui entraine un gaspillage.
Dans un autre registre, l’Islande aurait assez d’énergie géothermique pour alimenter une bonne partie de l’Europe, mais le pays est trop loin et ne peut pas revendre sa production. Comme on peut le constater, l’industrie énergétique fait face à des problèmes structurels importants et c’est là que Bitcoin pointe le bout de son nez.
Le rôle de Bitcoin dans la mise en valeur et la rentabilisation des infrastructures
Équilibrer les réseaux et encourager le développement de nouvelles infrastructures
La grande particularité de l‘industrie du minage, c’est premièrement sa capacité à se débrancher à la demande. Si on installe des machines à proximité d’une centrale éolienne, que le vent fait tourner les éoliennes et que la demande est importante sur le réseau, le mineur laisse ses machines au repos. Il ne gagne rien, certes, mais il ne consomme rien.
Par contre, lorsque la demande diminue, mais que la production est constante, l’énergéticien est tout content de trouver quelqu’un pour acheter son électricité, sur le point d’être gaspillée !
Car contrairement à d’autres centres de données classiques utilisés pour l’IA ou pour nos applications de tous les jours (photo, vidéos, mails, cloud, etc…) qui ne peuvent jamais s’arrêter, le mineur, lui, il peut. Il devient donc le meilleur ami du producteur d’énergie verte qui trouve ainsi un moyen d’équilibrer le réseau sans perdre d’argent.
Dans le même ordre d’idée, prenons l’exemple d’une structure très récente dans un pays émergent comme l’Éthiopie. La mise en place d’un barrage hydroélectrique coûte cher, mais le problème est le manque d’équipement des populations environnantes. Pas de réseaux, pas de transformateurs, pas de compteur dans les maisons.
Avant, il fallait des années et de grandes quantités d’argent public pour maintenir en activité ces structures qui produisaient de l’énergie à perte.
Bitcoin est le chainon manquant des énergies renouvelables
Aujourd’hui, il suffit d’installer des unités de minage de bitcoins pendant quelque temps, un mois, un an ou plus, et en attendant que les infrastructures se développent, le projet est rentabilisé par la vente des bitcoins produits sur place.
Rappelons d’ailleurs que pour fonctionner, les mineurs ont simplement besoin d’une connexion internet qui peut être par satellite, ce qui permet d’en installer au milieu de nulle part ! Cette industrie aura probablement dans le futur un rôle tampon entre les producteurs et les consommateurs, en absorbant les surplus et en permettant de rentabiliser de jeunes projets. Mais ce n’est pas tout.
Si êtes au fait des problématiques liées au réchauffement climat, vous savez sûrement qu’il existe un gaz encore plus dangereux pour notre environnement que le dioxyde de carbone : le méthane.
Or, les sources principales d’émission de ce gaz sont l’industrie pétrolière et l’agriculture et là encore, Bitcoin est une solution. On a tous déjà vu ces gigantesques flammes qui brûlent au milieu du désert et que l’on appelle des torchères. Il s’agit en fait de gaz naturel qui est brûlé, car son exploitation n’est pas rentable sur place et que seul le pétrole est récupéré pour être raffiné et vendu.
Le gaz, lui, il est tout simplement brûlé, et cela entraine une libération monstrueuse de méthane dans l’atmosphère. Devinez maintenant qui vient sur place, récupérer ce gaz pour le transformer en énergie ? Les mineurs de bitcoins, évidemment. De leur côté, les géants du pétrole sont ravis de pouvoir vendre ce gaz destiné à être brûlé. Surtout qu’ils doivent en plus payer des taxes écologiques lorsqu’ils le font ! C’est donc tout bénef’ pour eux.
Et si Bitcoin était la solution plutôt que le problème ?
On pourrait également parler des petites unités de méthanisation qui sont mis en place chez des exploitants agricoles et qui permettent de nouvelles sources de revenus, mais la liste des initiatives à travers la planète serait bien trop longue !
Les Émirats arabes unis et leur pétrole, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, le Salvador avec la géothermie, le Paraguay, le Canada, la Chine et l’Éthiopie avec des centrales hydroélectriques ou les États-Unis avec l’énergie solaire et éolienne, autant d’exemples qui montrent que ça marche déjà.
Oui, Bitcoin peut-être un allié pour la transition écologique en rentabilisant des infrastructures naissantes ou des surplus et en récupérant des déchets pour les valoriser. Il est en quelque sorte le chainon manquant entre des producteurs parfois frileux d’investir et des pouvoirs publics en manque de financement pour cette transition écologique dont tout le monde parle. Oubliez tout ce que vous avez lu ou entendu sur le sujet, et demandez-vous plutôt quelle serait la source d’énergie renouvelable à côté de chez moi qui pourrait profiter de ces revenus disponibles partout sur la planète. Bitcoin n’est pas vraiment un problème environnemental, il est plutôt une partie de la solution.