Tokenisation de l'immobilier : un marché crypto à 4000 milliards de dollars dès 2035 ?
Les possibilités offertes par la technologie blockchain sont infinies. Une révolution numérique qui concerne par exemple le secteur de l'immobilier. En effet, il devient possible de tokeniser les biens afin de modifier la manière de les vendre et/ou de les détenir. On vous explique tout...
Les innovations associées à la blockchain permettent de révolutionner de nombreux secteurs. Une réalité largement accélérée suite à l’apparition du principe de tokenisation appliqué aux actifs du monde réel (RWA). Avec la promesse de rendre les marchés actuels plus performants et opérationnels.
L’une des mises en pratique concrètes de cette numérisation concerne le secteur de l’immobilier. Car il est désormais possible de tokeniser les biens afin de les rendre plus accessibles. Un marché déjà estimé à 4000 milliards de dollars en 2035. Mais qu’est-ce que c’est exactement ?
Tokenisation de l’immobilier, qu’est-ce que c’est ?
La tokenisation est un principe directement lié à la blockchain. Et sa première mise en pratique concrète intervient au sein de la finance décentralisée (DeFi), afin de permettre aux détenteurs de BTC de profiter de cette économie numérique essentiellement construite sur Ethereum. On parle alors de Bitcoin « emballé » ou « wrapped« , comme le wBTC.
Rapidement, les exchanges comme Binance y verront une opportunité sans précédent. Notamment en intégrant des actions traditionnelles tokenisées à leurs bourses de cryptomonnaies. Une tentative menée pour la première fois en 2021 qui se heurtera rapidement à des blocages réglementaires importants.
Dans le même temps, le secteur de l’immobilier s’intéresse rapidement au mariage possible entre la blockchain et la gestion de ses biens. Avec comme première tentative menée dès 2017, l’enregistrement des transactions immobilières sur ce support numérique transparent et immuable.

Mais ce n’est qu’à partir de 2020 que la rencontre sera effective. Avec des projets bien décidés à s’inscrire dans ce principe de tokenisation des biens immobiliers. Car les perspectives sont innombrables, face à un marché déjà estimé à 300 milliards de dollars en 2025.
Une maison tokenisée, quel intérêt ?
Tokeniser une maison pour la vendre – ou la détenir – peut paraître compliqué, voire superflu. Pourtant les bénéfices associés à l’inscription de ces opérations sur la blockchain sont nombreux. Et ils sont pour la plupart identiques à la tokenisation d’une action boursière.
En effet, ce passage à une version numérique permet en premier lieu d’augmenter et de garantir la liquidité du marché. En particulier car le principe de tokenisation s’accompagne de la possibilité de morceler les biens immobiliers pour proposer des solutions d’achats mutualisés. Ou comment devenir le propriétaire d’un fragment d’une villa de luxe n’importe où dans le monde…

Mais il existe également d’autres avantages, comme l’automatisation de certains processus fastidieux et souvent couteux. Ou ce que la société internationale d’audit Deloitte identifie comme une « inefficacité opérationnelle » à surmonter dans les plus brefs délais.
« L’immobilier tokenisé pourrait non seulement ouvrir la voie à de nouveaux marchés et produits, mais aussi donner aux organisations immobilières l’occasion de surmonter les défis liés à l’inefficacité opérationnelle, aux coûts administratifs élevés facturés aux investisseurs et à la participation limitée des détaillants » – Deloitte
Un marché à 4000 milliards de dollars en 2035 ?
L’émergence de ce marché de la tokenisation immobilière a en effet attiré l’attention de la société Deloitte. Ou plus exactement de son service Deloitte Center for Financial Services, dédié à l’identification des problèmes les plus urgents auxquels les marchés sont confrontés.
Et selon ses estimations, ce secteur encore émergent pourrait rapidement voir sa valorisation exploser au cours des prochaines années. Avec une prévision de croissance annuelle composée estimée à 27%, qui devrait permettre d’atteindre 4000 milliards de dollars… en 2035 !

Un objectif toutefois découpé en trois secteurs distincts. Avec des répartitions assez inégales selon le domaine concerné :
- La titrisation des prêts hypothécaires : 2390 milliards de dollars
- Les fonds immobiliers privés : 1000 milliards de dollars
- Les projets de développement foncier : 500 milliards de dollars
Mais d’autres enjeux sont également à prévoir. Comme par exemple l’utilisation de ce principe de tokenisation par les fonds immobiliers. Cela afin de développer un moyen pratique et rapide de gérer l’émission de participations en actions. Ou encore du côté des investisseurs institutionnels, en capacité de « créer des portefeuilles personnalisés avec des jetons correspondant à leur thèse d’investissement ». Les possibilités sont infinies…
De toute évidence, la blockchain promet de révolutionner les marchés financiers traditionnels. Une dynamique dans laquelle semble vouloir s’inscrire le secteur de l’immobilier, à l’aide de la tokenisation. Et les perspectives pourraient bien dépasser l’entendement.