Tokenisation : Goldman Sachs veut participer à la révolution des Real World Assets (RWA)
La finance traditionnelle semble avoir enfin compris la révolution promise par la technologie blockchain. Avec comme principal fer de lance, le principe de tokenisation appliqué aux actifs du monde réel (RWA). Un changement de paradigme que la banque Goldman Sachs souhaite accompagner de près.
La rencontre entre le marché des cryptomonnaies et la finance traditionnelle est officiellement validée. En particulier depuis l’approbation historique des ETF Bitcoin au comptant sur le territoire des États-Unis. Mais une autre révolution se joue en arrière plan, à l’aide de la blockchain. Nom de code : tokenisation.
Car il est désormais possible d’inscrire les actifs du monde réel (RWA) sur ces réseaux numériques. Avec comme cible privilégiée, les très populaires bons du Trésor US, mais pas uniquement. Car les perspectives semblent sans limite. Comme par exemple la promesse d’un trading qui pourrait s’extraire des horaires imposés par les places boursières traditionnelles. Une révolution systémique à laquelle la banque Goldman Sachs souhaite très clairement participer. Et elle vient de le démontrer dans les faits.
Tokenisation : une révolution en marche
La finance traditionnelle évolue dans un environnement très codifié. Mais il se pourrait bien que la blockchain vienne bousculer cet ordre établi. En particulier avec son principe de tokenisation, en capacité de numériser les actifs boursiers actuels. Et la mutation est en cours…
En effet, il est désormais possible de tokeniser ce que l’on nomme les actifs du monde réel (RWA, pour Real World Assets). C’est-à-dire les actions d’entreprises traditionnelles, mais également les biens immobiliers et autres titres de propriété. Une avancée dont l’adoption s’accélère depuis quelques temps, avec le soutien de géants comme BlackRock et son fonds BUIDL.
Et l’une des premières cibles de cette révolution numérique concerne notamment les bons du Trésor US. Avec un marché déjà estimé à 6,5 milliards de dollars depuis son lancement en 2021. Mais d’autres secteurs financiers peuvent être concernés. Comme par exemple les crédits privés (12 milliards de dollars) ou les fonds monétaires. Avec une perspective estimée à 2000 milliards de dollars au total en 2030, selon les experts du cabinet McKinsey. Autant dire que ce chiffre fait déjà tourner les têtes.

Une réalité à laquelle souhaitent s’associer certaines sociétés de placement comme Franklin Templeton, ou les grandes banques en quête de marchés innovants à proposer à leurs clients. C’est par exemple le cas du géant de l’investissement Goldman Sachs, bien décidé à prendre ce tournant numérique.
Goldman Sachs dans les starting-blocks
L’information émane de la rencontre Token 2049, organisée ces derniers jours à Dubaï. Avec comme principal cadre d’application, la détente réglementaire historique en train de s’opérer aux États-Unis sur tout ce qui touche aux cryptomonnaies. Et la perspective de voir certains marchés exprimer leurs pleins potentiels dans ce nouvel environnement positif.
Une situation jugée favorable par le responsable des actifs numériques de la banque Goldman Sachs. C’est la raison pour laquelle Mathew McDermott indique que sa banque d’investissement souhaite s’inscrire dans la tokenisation des bons de Trésor et autres actions de fonds du marché monétaire. Car elle souhaite profiter pleinement de ce qu’elle présente comme une flexibilité commerciale accrue.
En effet, Goldman Sachs se préparerait à lancer trois projets de tokenisation en 2025. Et selon les informations disponibles, il s’agirait de fonds implantés sur le marché américain, mais également d’une obligation numérique libellée en euros. Cela tout en opérant dans le même temps une ouverture stratégique de sa Digital Asset Platform, sous la forme d’une entité distincte. Cette dernière désormais en capacité de servir plusieurs institutions, tout en améliorant son efficacité et sa liquidité.
Autre fait notable, cette incursion de Goldman Sachs dans le domaine de la tokenisation souhaite également profiter de son caractère permanent. C’est-à-dire la capacité à échanger ces actifs tokenisés sur le modèle du Bitcoin, sans horaires imposés ou jours de fermeture. Serait-ce la fin annoncé des fameux « gaps » déclenchés par une différence de prix entre la fermeture et la réouverture des marchés ? Quoi qu’il en soit, la mutation est en marche…