Suriname et Bitcoin : vers un modèle de transparence gouvernementale
Maya Parbhoe, la candidate à l’élection présidentielle au Suriname souhaite faire du Suriname une nation Bitcoin libre de toute corruption. Revenons ensemble sur ses motivations.
Le Bitcoin gagne sur le terrain politique. Après les Palaos, les îles Salomon, ou le Bhoutan, c’est le Suriname qui fait couler de l’encre.
L’objectif de Maya Parbhoe, une des candidates à l’élection présidentielle du Suriname, est de se débarrasser de la corruption. Son arme, le Bitcoin.
Ensemble, revenons sur l’ambition et le but de cette candidate au parcours exceptionnel.
Un programme digital où le Bitcoin et la blockchain règnent
Comme l’illustre son programme, Maya Parbhoe compte bien aller au-delà de l’ambition de Nayib Bukele. Ce dernier est président au Salvador où le bitcoin est une monnaie légale, au même titre que le dollar ou l’euro. Ce sera le cas au Suriname si Parbhoe devient présidente.
Un jalon dans une ère du digital et du Web 3 promise, qui inclut :
- Le lancement d’une plateforme basée sur la blockchain pour fournir en temps réel une transparence sur les finances publiques et les décisions ;
- De travailler sur une gouvernance décentralisée ;
- La suppression de la banque centrale ;
- De permettre la libre concurrence des monnaies ;
- L’éducation sur Bitcoin afin d’assurer une transition et créer de la confiance dans Bitcoin ;
- La création d’obligations Bitcoin pour stimuler la croissance économique avec le développement d’une plateforme d’échange basée sur la blockchain ;
En plus de ce qui touche le bitcoin et la blockchain, le souhait est de faire du Suriname une nation orientée vers la technologie.
Ce qui frappe dans le programme, c’est sa transparence. Maya Parbhoe expose les bénéfices mais aussi les risques et les solutions pour les aborder. Son message est clair : elle souhaite anéantir la corruption avec pour arme fatale le Bitcoin et sa technologie sous-jacente: la blockchain.
Note humoristique : On notera que nous sommes bien loin de la vision Bitcoin par la BCE.
Un Suriname sans corruption grâce à la technologie
Maya Parbhoe a de bonnes raisons de lutter contre la corruption.
Pour commencer, quand elle a 13 ans, son père est assassiné lors d’une fusillade. Winod Parbhoe avait dénoncé un transfert de millions de dollars via la De Surinaamsche Bank (DSB). Ces fonds auraient été détournés vers des comptes à la banque BNY Mellon pour financer des activités illicites, incluant le soutien à des groupes armés comme les FARC.
En raison de ce drame, la famille Parbhoe perd ses biens. Maya accuse ce fléau de ruiner le pays et souhaite utiliser Bitcoin pour instaurer une gouvernance transparente.
Ainsi, en 2023, elle propose au président Chan Santokhi de faire de Bitcoin la monnaie légale. Bien que l’idée ait suscité l’intérêt du président, le projet est ensuite freiné par des résistances politiques et des intérêts personnels d’un des conseillers. Malgré des preuves accablantes, aucune enquête n’a eu lieu.
Par conséquent, quelques mois après cet événement, Maya Parbhoe décide de faire de la politique. Elle déclare notamment :
“La corruption ruine ce pays et empêche l’arrivée de milliards de dollars d’investissements, ce qui entrave le développement.”
Elle souhaite que le Suriname devienne un gouvernement “open-source”. Puis indique que Satoshi Nakamoto “a jeté les bases du bitcoin, pour que l’argent soit séparé de l’État ”ce qui rend impossible la manipulation de la couche de base car “tout est transparent”.
Les élections auront lieu en Mai 2025, Maya Parbhoe saura t-elle convaincre le peuple aussi bien que les Bitcoiners ?
Les fondements de Bitcoin enfin respectés ?
Transparence, libre concurrence, décentralisation : nous sommes forcés de reconnaître qu’une partie de la volonté de Satoshi est honorée dans ce programme. Avec ses déclarations et son ambition, Parbhoe est respectée des maximalistes Bitcoin et de ceux qui partagent la philosophie de Satoshi. Ce n’est pas une candidate en quête d’opportunisme ou de sensationnalisme éphémère. Cela étant, comme pour toute promesse politique, seul le temps, éclairé par des actes tangibles, révélera la portée de ces aspirations.