Startmining : de la ferme de minage de Bitcoin à l'intelligence artificielle

Depuis 2024, l’intelligence artificielle (IA) a fait son chemin auprès du grand public. Les besoins en calcul de haute performance (HPC) ont augmenté de manière fulgurante. Grâce à ses installations en Islande, Startmining a su se positionner dans ce nouveau secteur technologique en utilisant le Bitcoin comme passerelle vers l’IA.

L’évolution de la ferme de minage

Comme expliqué dans l’article sur les fermes de minage, une ferme de minage est un data center, mais avec un but précis et unique : le minage de Bitcoin. À l’origine, les fermes de Startmining en Islande étaient des data centers de type Tier 1. 

Il existe différents types de datacenter qui sont constitués d’ordinateurs ou de machines mis en réseau et qui traitent, stockent et partagent des données. Le classement en différents Tier existe depuis plus de 25 ans et est régi par le Uptime Institute (le uptime c’est la durée de fonctionnement d’un réseau, sans interruption) étant la période. Il s’agit d’une norme internationale pour classer de manière objective les data center selon leurs performances. Voyons un peu ce qu’impliquent ces différents “Tiers” pour le minage de Bitcoin et le calcul haute performance (HPC) requis pour l’IA.

Tier 1

C’est le niveau qui propose une disponibilité (uptime) le plus bas (soit 99,67%). Ils sont conçus pour prendre en charge les besoins de base (par exemple: les environnements de bureaux). Bien qu’ils disposent de générateur pour pallier aux pannes de courant, ils doivent néanmoins cesser complètement de fonctionner (downtime) pour les opérations de maintenance (soit un maximum de 28-29h par an). Les data center de Startmining installés en Islande étaient à l’origine de type Tier 1. Le minage de Bitcoin a permis de financer l’amélioration des infrastructures. 

Tier 2

Les installations de ce niveau offrent un uptime de 99,741% (avec un maximum de downtime de 22,7h par an). Les infrastructures permettent une meilleure protection contre les perturbations. Les coûts d’exploitation sont plus élevés, mais offrent également des vitesses de traitement des données plus rapides que celles du Tier 1.

Tier 3

Le data center de Tier 3 permet un uptime de 99,982%, avec seulement 1,6h de downtime par an. Les mécanismes de redondance sont élevés et permettent la maintenance sans arrêter le fonctionnement informatique. De par leur fiabilité il s’agit d’un choix idéal pour les services d’urgence ou autre type d’entreprise ayant besoin d’un service en continu. La majorité des installations de Startmining en Islande ont été améliorées afin de répondre aux standards du Tier 3.

Tier 4

Les installations de type Tier 4 proposent le plus haut niveau de disponibilité, soit 99,995% avec seulement 0,5h de downtime/an. Plusieurs mécanismes indépendants permettent d’assurer ce haut niveau de fiabilité, mais le coût de telles installations est mécaniquement beaucoup plus élevé.

La transition vers l’intelligence artificielle

Historiquement, les fermes de minage s’installent là où l’énergie est accessible, contribuant au développement de corridors électriques en milieu parfois éloigné et à la construction d’infrastructures de réseau. Elles privilégient également les endroits où il existe des surplus énergétiques afin de bénéficier d’un meilleur prix. Cependant, après chaque halving du Bitcoin, les récompenses de minage diminuent. Là où certains mineurs décident de débrancher le matériel, Startmining a plutôt décidé de se tourner vers le marché de l’intelligence artificielle et des calculs HPC.

Dans les fermes islandaise de l’entreprise, les profits du minage sont réinvestis dans le développement du secteur de l’IA. Étant donné que la construction de nouveaux centres de données haute performance à partir de zéro est coûteux et peut prendre du temps, la réutilisation d’infrastructures existantes amène une réduction de ses coûts et délais. La vision demeure toujours la même, utiliser les énergies renouvelables, mais au profit du calcul haute performance. Sachant qu’une requête traitée par l’IA demande 4 à 5 fois plus d’énergie qu’une recherche Google traditionnelle.

Depuis fin 2024, les fermes islandaises évoluent pour accueillir un nombre croissant de GPU dédiés à l’IA. Conscients de la demande exponentielle de ce nouveau marché, nous explorons l’avenir de l’Islande comme un centre névralgique de l’IA.
– Startmining

Cette transition vers le calcul haute performance vise à accroître et à diversifier les revenus des mineurs. Toutefois, cette transition demande un investissement substantiel, car il faut remplacer les ASIC de minage par des GPU conçus pour les calculs HPC. Il faut également revoir l’ensemble du réseau, des processus de refroidissement, les infrastructures de stockage, etc. Les GPUs utilisés pour les calculs HPC sont dispendieux et la conversion des installations se fait progressivement alors que les machines peuvent se détailler à 30 000$ l’unité.

L’énergie: le nerf de la guerre

Depuis le dernier halving, les coûts d’énergie pour miner ont pratiquement doublé et représentent environ 60-90% des dépenses totales. L’un des moyens pour pallier à ce problème est l’arbitrage géographique. En effet, il devient incontournable de trouver des régions riches en énergies renouvelables et disponible à moindre coût. La colocation avec les machines dédiées à l’IA au sein des même data center, fait aussi partie des solutions permettant d’améliorer la rentabilité des data center. Selon Saimi Barragan, CEO chez Startmining, il faudrait explorer le mining en utilisant l’énergie nucléaire, verte et abondante en France.

Selon les données de Goldman Sachs Research, la demande actuelle pour les data center est répartie entre les charges de travail cloud (58 %), traditionnelles (29 %) et de l’IA (13 %). Selon leurs prédictions, l’IA devrait atteindre 28 % du marché global d’ici 2027. Toujours selon Goldman Sachs, la demande mondiale en électricité des centres de données pourrait augmenter de 165 % d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 2023).

Si l’on se projette dans le futur, parmi les prochaines innovations dont pourraient bénéficier le monde des data center, il y a l’intégration de l’informatique quantique (quantum computing – QC) aux calculs haute performance. Comme les ressources HPC consomment d’importantes quantités d’énergie, l’utilisation du « quantum computing » pourrait améliorer l’efficacité des calculs et minimiser la consommation d’énergie.

En somme, l’expertise des mineurs de Bitcoin en fait un partenaire de choix pour cette convergence entre mining de Bitcoin et calcul HPC. La conversion d’une partie des activités de Startmining vers les centres de données dédiés à l’IA peut profondément transformer sa valorisation. En effet, aux revenus plutôt instables des cryptomonnaies s’ajoutent ainsi des revenus récurrents issus des data center dédiés à l’IA. 

Toujours à l’affût des opportunités, Startmining poursuit sa mission de démocratiser l’accès au minage professionnel, tout en diversifiant ses sources de revenus.