Satoshi Island : paradis crypto ou utopie Bitcoin de pacotille ?
En 2017, quatre fervents adeptes de Bitcoin imaginent une île utopique où les cryptomonnaies règnent en maître. Deux ans après l'ouverture des candidatures, où en est vraiment Satoshi Island, le soi-disant paradis crypto ?
Ils étaient 50 000 à rêver de rejoindre Satoshi Island, ce projet ambitieux dans le Pacifique Sud, promettant innovation, écologie et transactions en cryptos.
Mais en décembre 2024, où en sommes-nous ? Entre retards, polémiques et éloignement des idéaux de Satoshi Nakamoto, cette initiative soulève des questions. L’île est-elle encore un bastion crypto ou un rêve qui s’efface ?
Ils étaient 50, 000 à vouloir rejoindre l’île Satoshi
La nouvelle a fait le tour de la toile crypto il y a 2 ans : James Law, Denys Troyak, Taras Filatov et Benjamin Nero avaient réussi à obtenir 50,000 candidatures à la citoyenneté de l’île Satoshi.
Cette île, se trouvant dans l’archipel du Vanuatu, se nommait à l’origine Lataro. Seulement, en 2017, les 4 “early” fondateurs que nous venons de nommer décident de travailler sur le projet d’une île pour faire régner Bitcoin.
L’ambition est grande, celle de fonder la capitale mondiale des cryptomonnaies. On promet que les transactions devront se faire uniquement en cryptos. La biodiversité est aussi mise à l’honneur avec la promesse de construire en respectant l’environnement.
Mais, les places sont restreintes. Seules 21,000 personnes auront le droit de vivre sur ce qui semble être le paradis. Paraît-il, à partir de l’année 2023.
Ces à-priori-chanceux doivent simplement remplir deux conditions :
- payer 130,000$ (14,774,054.49 XPF) pour obtenir la nationalité vanuataise ;
- et obtenir le NFT de la nationalité de l’île.
Qu’en est-il plus de 2 ans après ?
Au moment d’écrire ces lignes, en décembre 2024, force est de constater que le projet a pris du retard.
Le rêve de Satoshi est encore loin, la presse s’en désintéresse. Il semblerait même que 2 des fondateurs (Taras Filatov et Benjamin Nero) ne fassent plus partie du projet.
Aujourd’hui, deux types de NFT sont disponibles : les citoyens et les propriétaires de terrain. Le terrain est prêt mais les constructions ne semblent pas avoir démarré. La cryptomonnaie, en revanche, est bien lancée.
Il est possible de visiter l’île et de réserver sa place dans une villa pour des vacances… Grâce à Airbnb et à de la bonne vieille monnaie fiats. Une suite logique dans l’ironie d’un projet finalement loin des fondamentaux du livre blanc Bitcoin.
Qu’aurait pensé Satoshi Nakamoto de tout cela ?
L’éloignement des fondamentaux de Bitcoin est frappant. Pourquoi développer une nouvelle cryptomonnaie alors que Bitcoin existe déjà comme monnaie parfaite ? Pourquoi ne pas avoir adopté des solutions comme les ordinals du réseau Bitcoin pour les NFTs, plutôt que le « concurrent » Ethereum ?
Ce qui devait être une utopie Bitcoin semble de plus en plus ressembler à une simple opportunité marketing manquée. Et si le vrai rêve de Satoshi Island n’était pas une île isolée, mais un monde où Bitcoin unifie les individus sans frontière ni condition ?