Risque d'inflation : quel impact sur le marché des cryptomonnaies ?
La situation géopolitique internationale fait peser un risque évident de hausse des prix à la consommation. Une réalité qui pourrait rapidement entraîner une perte de pouvoir d'achat, par effet d'inflation. D'autant plus avec un président des États-Unis qui souffle sur les braises avec ses frais de douane. Est-ce une bonne chose pour le marché des cryptomonnaies ?
Les amateurs de cryptomonnaies sont bien souvent familiers avec le principe d’inflation. En particulier car il est régulièrement associé au Bitcoin, présenté comme déflationniste. La raison est simple : l’émission de BTC est fixée à 21 millions d’unités au maximum et elle diminue avec le temps. C’est la raison pour laquelle cette rareté programmée est l’une des données essentielles de la hausse de son prix.
Mais il en est autrement du côté des monnaies traditionnelles, dites « fiat ». Car leur valeur paraît la plupart du temps assez stable pour les habitants qui en font usage. Mais elle peuvent néanmoins perdre en pouvoir d’achat, face à une hausse généralisée des prix et/ou un gonflement de la masse monétaire. C’est ce que l’on nomme l’inflation. Et quand cela dure trop longtemps, le risque est de tomber dans une période de récession.
L’inflation, qu’est-ce que c’est ?
La situation géopolitique actuelle est inquiétante. Car les rapports de force mis en place par les pays les plus puissants du monde ont de nombreuses conséquences internationales. Par exemple, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé l’équilibre mondial. Ou plus récemment, la guerre commerciale de Donald Trump à propos des frais de douane.
Une réalité dont l’une des principales conséquences est un risque de hausse généralisée des prix à la consommation. Ce qui entraîne inévitablement une baisse du pouvoir d’achat, bien plus difficile à absorber pour les ménages les plus modestes ou les habitants de zones économiques instables.
Il suffit de regarder la courbe de la valeur de l’indice des prix à la consommation (IPC) sur les 20 dernières années, publié par l’Institut de statistique pour la Polynésie française (ISPF), pour mieux comprendre ce que cela implique. Les prix augmentent, mais les salaires ne suivent pas !

Une équation à laquelle il faut également ajouter le principe de gonflement de la masse monétaire. Car cette quantité de monnaie en circulation est directement gérée par les Banques centrales. Et autant dire que la planche à billet chauffe beaucoup plus que du côté du Bitcoin.
« L’inflation provient du déséquilibre entre quantité et vitesse de circulation de la monnaie et la quantité de biens et services disponibles. Lorsque trop d’argent est utilisé pour acheter trop peu de biens, il en résulte de l’inflation » – Vie publique
Une situation défavorable aux cryptomonnaies ?
On pourrait penser que l’inflation ne concerne pas les cryptomonnaies. Pourtant, cette fluctuation du pouvoir d’achat a un impact évident sur le marché des actifs risqués, dont elles font partie. Une situation la plupart du temps défavorable sur le court terme, mais parfois présentée comme bien plus rentable sur le long terme.
Et dans le domaine, le Bitcoin n’est encore une fois pas logé à la même enseigne. Car la courbe son prix en fait un actif de réserve très efficace contre l’inflation. En effet, là où les monnaies traditionnelles ont tendance à perdre en pouvoir d’achat, le BTC gagne d’autant plus en puissance.

Bien évidemment, votre memecoin favoris ne rentre pas dans cette catégorie basée sur le long terme. Et la réalité est bien plus instable pour des projets crypto pourtant populaires. Il suffit de voir comment Ethereum affiche un rendement neutre de 0 % entre février 2021 et aujourd’hui. Alors que dans le même temps, le BTC affiche une hausse supérieure à 60 %. À titre de comparaison, l’euro a perdu 10 % de sa valeur contre le dollar USD au cours de la même période.
L’inflation implique la publication d’estimations et de données régulières de la part des Banques centrales, en charge de l’enrayer. Et cette dernière vient de baisser aux États-Unis pour la première fois depuis novembre 2024. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les consommateurs américains. Mais cela n’a même pas fait frémir le Bitcoin, qui affiche une hausse de 1 % sur les dernières 24 heures. On en reparlera dans quelques années…