Révélations sur Bitcoin et Satoshi : tout ça pour sat !
Depuis 2008, l’identité de Satoshi Nakamoto, créateur de Bitcoin, reste un mystère fascinant. Le documentaire "Money Electric: The Bitcoin Mystery" de Cullen Hoback, sorti ce 8 octobre 2024, prétend dévoiler la vérité derrière cet anonyme légendaire, en ciblant Peter Todd comme figure centrale de l'énigme.
Le portefeuille de Satoshi Nakamoto contient 1.1 millions de BTC, représentant 70 milliards de dollars, soit 7 612 627 470 000 (Sept billions six cent douze milliards six cent vingt-sept millions quatre cent soixante-dix mille francs pacifiques).
Une fortune colossale faisant potentiellement de Satoshi Nakamoto un des hommes les plus riches du monde. Un homme que le réalisateur Cullen Hoback prétendait pouvoir désigner à l’occasion d’un documentaire diffusé sur la plateforme HBO.
Après visionnage du documentaire, résultat de près de 3 années de recherche, Cullen Hoback a-t-il tenu sa promesse ?
Bitcoin et Todd : Beaucoup de bruit pour peu d’arguments
Résumons d’emblée la théorie : Peter Todd serait Satoshi Nakamoto, créateur de Bitcoin et pour le démontrer Cullen Hoback avance plusieurs arguments, retrouvons ici les principaux.
John Dillon, le John Doe de BitcoinTalk
Son premier raisonnement s’articule autour de l’identité de John Dillon, un contributeur anonyme de BitcoinTalk (supposément lié aux services de renseignements).
En 2010, ce dernier expose les bienfaits du concept replace-by-fee (RBF): permettre le remplacement d’une transaction non confirmée par une autre avec des frais plus élevés, augmentant les chances de la voir validée rapidement. Le sujet, à l’époque, est porteur de débats importants.
Dans son documentaire, Hoback assume que Peter Todd était la réelle identité derrière John Dillon, afin de pousser l’idée du RBF sans s’exposer lui-même à la controverse occasionnée.
Satoshi et Peter, poursuivant la même philosophie
Hoback fait également référence à un post publié en 2010 sur le même forum, où il pense que Todd aurait répondu à Satoshi Nakamoto par mégarde depuis son propre compte, et révélant son implication plus profonde dans les débuts de Bitcoin. Il s’appuie sur le fait que ce post aurait permis de continuer la conversation dans la même lignée, suggérant que les deux comptes étaient gérés par la même personne.
Un message à priori révélateur
Un autre élément clé repose sur un message où Todd affirme être “le plus grand expert mondial sur comment sacrifier ses bitcoins”, suffisant pour laisser Hoback admettre que Todd est derrière la destruction de l’accès des 1.1 millions de bitcoins attribués à Satoshi Nakamoto.
Un comportement suspect selon Hoback
Dans l’ensemble, les arguments peuvent sembler légers. D’ailleurs, personne de la crypto-sphère n’attendait Peter Todd comme possible révélation, comme l’indiquaient les paris effectués sur la plateforme Polymarket.
Hoback avance que Todd semblait gêné par les questions, ne se défendait pas et ne proposait pas d’autres candidats au rôle de Satoshi Nakamoto… un « ‘argument » pour le moins léger, on en conviendra.
Qui est Peter Todd ?
Lorsque le livre blanc de Bitcoin est publié, en 2008, Peter Todd a 23 ans et termine un diplôme d’arts.
C’est un développeur canadien, figure influente dans le milieu de la cryptographie.
Il se décrit lui-même comme un “cryptochronomancer”, “cryptonomanien” en Français contraction de cryptographie et chronomancien (maître/manipulateur du temps).
Pour l’anecdote, Peter Todd était partisan, aux côtés d’Adam Back, de ceux qui souhaitaient conserver des petits blocs sur bitcoin pendant le débat qui a agité la communauté entre Août 2015 et Novembre 2017. Ceux qui souhaitaient voir arriver de plus gros blocs sur Bitcoin prônaient des transactions plus rapides et moins chères.
Cette bataille fut d’ailleurs à l’origine de la création de Bitcoin Cash (BCH), créée pour satisfaire ces derniers, après la victoire du camp de Todd.
Le New York Times poursuit l’enquête
Kevin Roose du New york Times annonce avoir reçu une explication de Peter Todd a ce sujet, indiquant:
“« Pour info, je ne suis pas Satoshi », a-t-il écrit. (Il a ajouté : « C’est une question inutile, car Satoshi le nierait simplement. »)
Il a déclaré que le message posté sur le forum en 2010, que le film présente comme preuve de son lien avec M. Nakamoto, était « juste une coïncidence ».
« Je ne suis pas Satoshi, donc c’est juste moi qui réponds avec une petite correction à l’un des posts de Satoshi », indique-t-il.
L’identité de Satoshi, un débat nécessaire ?
La sortie de ce documentaire relance une fois de plus la question de l’importance que beaucoup apportent à l’idée même de résoudre le mystère autour de l’identité de Satoshi Nakamoto.
Hoback, dans une interview au New York Times, compare cette situation à un scénario où un anonyme contrôlerait un vingtième des réserves d’or mondiales, suggérant qu’il serait légitime de vouloir connaître son identité.
On conviendra que la curiosité est grande : qui est Satoshi Nakamoto, cette figure mystérieuse à l’origine de Bitcoin, potentiellement détenteur de 7 milliards de dollars et architecte d’une révolution technologique et financière ?
Cependant, il ne faut pas perdre de vue que la force de Bitcoin réside justement dans l’anonymat de son créateur. Cet anonymat a permis à la communauté de se fédérer autour de l’idée, sans dépendre d’une autorité centrale, et de faire prospérer les innovations qui en ont découlé. L’essence même de Bitcoin repose sur ce principe de décentralisation, et peut-être que le mystère de Satoshi est ce qui lui permet de perdurer.