Polymarket : Le pari risqué d’un français qui a attiré les régulateurs
Un Français a remporté 19 millions de dollars sur Polymarket, un pari qui a provoqué l’alerte des régulateurs. Depuis fin novembre 2024, les utilisateurs de l'hexagone n’ont plus accès à la plateforme, mais l’impact de cette décision reste à observer.
Un Français a réalisé un profit impressionnant de 19 millions de dollars sur la plateforme Polymarket après avoir misé 30 millions de dollars lors des élections américaines. Cet exploit, issu d’un pari particulièrement réussi, n’a pas échappé aux régulateurs français, qui ont été alertés de cette situation.
Ainsi, depuis fin novembre 2024, Polymarket a décidé de fermer l’accès à son site pour les utilisateurs français.
Polymarket et son ascension aux côtés de Trump
Nous vous avions déjà évoqué la plateforme Polymarket dans notre article sur la révélation de l’identité de Satoshi. Il s’agit d’un site internet sur lequel il est possible de miser sur la probabilité de certains événements. Par exemple, avant que le reportage « Money Electric: The Bitcoin Mystery » de Cullen Hoback soit diffusé, les utilisateurs pouvaient spéculer sur l’identité que le film allait révéler.
La France rejoint les US dans la liste des pays restreints sur Polymarket
À cette époque, la plateforme était encore accessible depuis la France. Cependant, depuis le 22 novembre 2024, les utilisateurs résidant en France métropolitaine ne peuvent plus y placer de paris. C’est le pari d’un français justement qui aurait justement attiré l’attention de l’ANJ, l’Autorité Nationale des Jeux.
Et le pari en question est justement celui qui a propulsé Polymarket, comme nous pouvons le voir sur ce graphique :
Le pari sur le vainqueur des élections américaines de 2024 est représenté en orange dans le graphique. Comme on peut le constater, c’est ce sujet qui ramène les utilisateurs sur la plateforme et semble les fidéliser, peu à peu, sur d’autres thématiques.
Par ailleurs, nous pouvons noter que l’interdiction de la plateforme aux français n’a pas eu d’impact sur le volume. Au contraire, depuis le lendemain des élections, Polymarket maintient un volume journalier constant, bien que cyclique. Ce volume est bien supérieur à celui qui était réalisé avant les élections américaines.
Cependant, l’interdiction ne pourrait être que temporaire, l’enquête étant toujours en cours au moment d’écrire ces lignes, en décembre 2024.
Mais il est important de noter que l’intérêt des français pour ce nouveau type de pari n’a pas faibli. Les paris portant sur la possible élection de Bayrou comme premier ministre en France en témoignent :
Polymarket offre une alternative innovante de sondage en temps réel, basée sur les opinions et les paris des utilisateurs.
Une nouvelle forme de pari rendue possible grâce aux cryptomonnaies
Polymarket n’est pas un site de paris mais d’achats d’actions. Lorsqu’un utilisateur souhaite miser sur la probabilité d’un événement, il a le choix d’acheter une action “oui” ou une action “non”. Le prix de l’action varie selon le nombre de personnes qui ont acheté l’action “oui” plutôt que “non”. Plus la probabilité est élevée, plus les actions “oui” seront coûteuses, et inversement. Si une action “Oui” coûte 0.60$, cela signifie que le marché estime à 60% que cet événement se produise.
Ensuite, une fois l’issue connue, les détenteurs des actions correspondant au résultat correct reçoivent 1 $ par action.
Il est important de souligner que l’achat des actions se fait essentiellement en stablecoins.
Ce système d’achat d’action sera t-il suffisant à convaincre l’ANJ ?
Parier en toute transparence
Un des plus grands avantages de ce type de pari, c’est la transparence. Ce 19 décembre 2024, un délit d’initié est rapporté par le média Coin Academy :
On peut voir qui parie sur quoi, et à quel moment. Les plateformes de paris traditionnels sont encore loin d’offrir un tel niveau de transparence.
Les autorités peuvent tenter de restreindre l’accès à Polymarket en France, mais la décentralisation poursuit son avancée. De plus, les VPNs, désormais largement utilisés, offrent aux utilisateurs des moyens de contourner ces limitations. Au final, le choix d’accéder ou non à ces plateformes doit revenir à des individus suffisamment éduqués et informés pour prendre leurs propres décisions.