Les oracles blockchain : Connecteurs indispensables des smart-contracts
En crypto, les oracles ne prédisent pas l’avenir mais traduisent le présent tout en assurant décentralisation et fiabilité des données. Zoom sur ces outils indispensables aux blockchains d’aujourd’hui.
Dans Matrix, l’Oracle préfère guider Néo afin qu’il découvre par lui-même qu’il est l’élu au lieu de lui annoncer son avenir directement.
En revanche, dans notre cas, les oracles sont le lien entre les données existants sur et en dehors des blockchains. Elles fournissent des données du présent, parfois pour mieux anticiper l’avenir.
Revenons ensemble sur ces notions, le rôle des oracles et les cas d’usage les plus répandus.
La raison d’être d’un oracle
Les technologies de registre distribué, comme la blockchain, sont des bases de données décentralisées et peuvent être publiques ou privées. Comme vous avez pu le voir à travers nos nombreux articles, les cas d’usage sont multiples.
Cependant, la blockchain peut être limitée. En effet, la blockchain est incapable d’aller chercher par elle-même les données qui sont présentes sur d’autres applications ou bases de données.
D’où l’intérêt des oracles. Ils permettent de communiquer des données qui se trouvent en dehors des technologies de registre distribué. Grâce à cette interconnexion, les smart-contracts peuvent inclure plus de détails nécessaires à leur exécution.
Smart-contract, off-chain et on-chain
Si vous avez bien suivi nos articles, la notion de smart-contract devrait vous être familière.
« Un smart contract, c’est donc les conditions d’un accord, écrit dans un langage informatique, qui automatise des actions. Le tout étant stocké sur la blockchain sur laquelle il s’exécute, sans qu’il n’y ait besoin d’une intervention humaine. »
Le smart-contract est un programme qui permet d’automatiser des actions selon plusieurs données.
Les données présentes sur la blockchain sont dites on-chain, par opposition aux données off-chain, c’est-à-dire situées en dehors des blockchains.
L’oracle utilise divers procédés afin d’assurer que les données transmises sont dignes de confiance. Les sources de données sont multipliées et des méthodes de consensus sont mises en place. Ainsi les données sont vérifiées et validées avant d’être communiquées à une blockchain. En plus d’assurer la fiabilité des informations, ce mécanisme a pour avantage d’également en améliorer la décentralisation, un principe important lorsque l’on parle de blockchain.
Les différents types d’oracles et cas d’usages
Il existe 4 types d’oracles, répondant à différents besoins.
Ce sont les oracles d’entrée qui sont le plus utilisés. Grâce à ce type d’oracle, les informations transitent depuis l’off-chain vers l’on-chain. C’est-à-dire depuis les applications externes aux blockchains, vers les blockchains. L’usage le plus courant est dans la DeFi afin de fournir des données de marchés financiers aux divers smart-contracts. Par exemple, l’oracle peut donner le dernier cours auquel le bitcoin ou l’ethereum s’est échangé afin de déclencher l’achat ou non de jetons supplémentaires, et ce de manière automatique. C’est ce que propose Pyth.
A l’inverse, les oracles de sortie permettent aux informations d’être transmises depuis une blockchain (on-chain) vers l’extérieur (off-chain). Nous pouvons prendre l’exemple d’un accès à un service particulier selon la possession ou non d’un NFT.
On parle d’oracle cross-chain lorsque cette fois-ci les informations transitent entre deux blockchains différentes. Attention, c’est à ne pas confondre avec les bridges comme Uniswap. Un bridge fait transitionner des actifs alors que l’oracle fait transitionner des données et informations. L’exemple le plus parlant est celui de Polkadot. Polkadot utilise des parachains, qui sont des blockchains spécifiques connectées à la chaîne principale (Relay Chain). Les oracles cross-chain permettent aux parachains de partager des informations et des actifs, renforçant l’interopérabilité.
Enfin, les oracles de calcul ont le vent en poupe. Ils font transitionner la donnée dans les 5 sens. Dans ce domaine nous pouvons citer Oraclize – maintenant appelé Provable – de l’écosystème Chainlink. Ce protocole peut exécuter des scripts complexes hors chaîne, comme des simulations ou des analyses de données pour ensuite renvoyer les résultats à un smart contract.
Les oracles sont un terrain d’innovation important. Leur nature décentralisée en assure leur fiabilité tout en restant alignés avec les fondamentaux des technologies de registre distribué. Ils multiplient les cas d’usage et rendent la blockchain de plus en plus utilisable. Dans un futur très proche, il est probable que la majorité des services numériques passent par la blockchain dans tout ou partie de leurs processus, grâce aux oracles. Alors prolongez votre longueur d’avance sur le monde en continuant à nous suivre.