Minage Bitcoin : "Extrêmement stratégique" selon le gouvernement Français
Une déclaration inédite à l'Assemblée nationale relance le débât sur la souveraineté numérique et énergétique de la France.
Le 22 octobre, lors d’un débat à l’Assemblée nationale, le député Philippe Latombe a interpellé le gouvernement sur le dossier Mara X Exaion, une opération de rachat impliquant la filiale d’EDF spécialisée dans le cloud et le calcul intensif. Derrière ce dossier se cache une réelle question qui est posée : celle de la souveraineté numérique, financière mais également énergétique de la France.
Quand Mara lorgne sur Exaion
C’est en effet une annonce qui avait secoué l’écosystème crypto il y a quelques mois, MARA souhaiterait acquérir 64% de la filiale Exaion d’EDF avec une option permettant de monter à 75% d’ici 2027.
L’accord de principe : MARA s’est engagé à investir environs 168 millions de dollars pour obtenir 64% d’Exaion, puis 127 millions supplémentaires pour atteindre 75% sous conditions.
Pourquoi cet engouement de la part de MARA ? Exaion est positionnée sur les infrastructures de high-performance computing, cloud et intelligence artificielle avec notamment des collaboration avec certains acteurs comme Nvidia.
Mais le projet est en suspend depuis quelques temps par le ministère des Finances en invoquant des préoccupations de souveraineté et en ordonnant à EDF de réexaminer l’affaire.
Les infrastructures de la France aux Américains
Pendant ce débat à l’Assemblée nationale, le parlementaire a souligné qu’il serait inconcevable d’abandonner le contrôle de la flexibilité et de la sécurité du réseau français, à un acteur américain tel que MARA. Il appelle également à ce que la France conserve la maîtrise de ses infrastructures critiques, notamment celles pouvant accueillir du minage de Bitcoin.
À la suite de cette prise de parole, le ministre de l’Industrie, Sébastien Martin, a reconnu cette activité comme étant « extrêmement stratégique » mais sans pour autant donner plus de garanties sur l’opposition de Bercy à cette acquisition.
Cette reconnaissance officiele marque cependant un tournant. Si le minage désigné comme étant stratégique, EDF et ses filiales pourraient légitimement développer cette activité sur le sol Français en partenariat avec des entreprises Françaises déjà compétentes dans le domaine. Les bénéfices seraient multiples : créations d’emplois, revenus supplémentaires pour EDF, stabilité accrue du réseau électrique et même une accélération de la transition écologique.
Il ne reste plus qu’à suivre ce dossier de très près en espérant que la France ne passe pas, encore une fois, à côté d’une opportunité que les Américains ont déjà commencé à exploiter.