L'Indonésie, nouvel eldorado de la blockchain, du Web3 et des cryptos
À l'image d'autres pays des BRICS+ qu'elle vient de rejoindre très officiellement, l'Indonésie veut sa place à la table de la mondialisation et le Web3 pourrait être un véritable tremplin pour son économie et sa jeunesse hautement technophile. Troisième au classement des pays ayant le plus utilisé la cryptomonnaie en 2024, l'Indonésie mise sur Bitcoin et les cryptomonnaies pour se refaire une santé financière et cela commence à porter ses fruits.
Avec une croissance du marché crypto en hausse de 200% sur la dernière année, le dynamisme du secteur n’est plus à démontrer et les perspectives sont largement positives pour ce pays aux milliers d’îles. Nous verrons cependant, que malgré une règlementation et une sociologie favorable, les défis qui attendent Jakarta sont immenses.
Adoption de la cryptomonnaie en hausse en Indonésie sur fond de jeunesse ultra-connectée
Chaque année, Chainalysis, le spécialiste des données des blockchains, publie son classement baptisé Global Adoption Index des pays les plus crypto-friendly de la planète. En 2024, l’Inde, le Nigéria, et donc l’Indonésie, formaient le trio de tête et on remarque immédiatement que ces trois nations font partie de ce que l’on appelle désormais le Sud Global.
Ce groupe de pays hétéroclite n’a pas vraiment de gouvernance officielle, mais ils ont tous le point commun de vouloir s’affranchir dans une certaine mesure de l’hégémonie occidentale au niveau économique, politique et diplomatique.
L’Indonésie a d’ailleurs très officiellement rejoint le groupe des BRICS+ au début du mois de janvier, et le pays siègera donc aux côtés des trois géants que sont l’Inde, la Russie et la Chine afin de donner une nouvelle trajectoire à son économie, en s’appuyant sur ces nouvelles relations internationales.
Comme bon nombre de ces pays du Sud Global, l’Indonésie présente une population plutôt jeune, très connectée et peu bancarisée, et cela a des conséquences immédiates sur son engouement envers la cryptomonnaie.
Transfert d’argent international et réserve de valeur ont séduit ces populations insulaires
En effet, les études locales montrent que même si le trading de crypto et notamment de memecoin est très en vogue et même si la finance décentralisée se développe, les utilisations les plus répandues sont les transferts d’argent internationaux et la réserve de valeur. Dans un pays où la population vit sur des centaines d’îles éparses et où la diaspora travaille aux quatre coins du monde, les envois d’argent sont essentiels et la révolution crypto fait son chemin en la matière.
De même, le faible taux de bancarisation de la population pousse les applications financières sur le devant de la scène, car contrairement aux banques qui demandent une adresse et une pièce d’identité, les plateformes crypto ne requièrent qu’un simple téléphone et une connexion internet. Il y a certes du chemin à faire, mais le mouvement est lancé.
Enfin, comme dans bien d’autres pays du monde touché actuellement par une inflation importante, l’Indonésie utilise aussi Bitcoin comme une forme de réserve de valeur. Et ce qui est valable à Washington, Paris ou Berne, l’est évidemment en Asie du Sud-Est. Accumuler des bitcoins pour soi, sa famille, son entreprise, voire son pays, est définitivement une bonne idée et certains l’ont bien compris !
Notons pour terminer que notre destination du jour est une terre à forte majorité musulmane et que cela nécessite une forme d’adaptation du Web3 que les marchés traditionnels ont su opérer il y a quelques années. Là encore, il s’agit d’un défi important pour les dirigeants du pays, même si des bases solides sont déjà posées.
Bhoutan, Salvador, Paraguay, Thaïlande, ces pays sont tous très différents, mais ils ont la particularité de vouloir utiliser Bitcoin et les cryptomonnaies pour reprendre leur économie en main et être moins dépendants des grandes puissances. L’Afrique et l’Asie du Sud-Est sont notamment en pointe dans le secteur, poussés par une jeunesse très connectée qui ne veut plus être spectatrice de son destin et ce modèle pourrait essaimer dans le reste du monde. Et pourquoi pas dans le Pacifique ?