Identités Décentralisées (DID) : Redéfinir la propriété des données à l'ère Web3
Les identités décentralisées offrent un contrôle total sur vos données personnelles grâce à la blockchain. Découvrez comment les DID apportent cette révolution numérique.
Les technologies de registre distribué, comme la blockchain, révolutionnent notre vision de la souveraineté numérique. Cette notion est essentielle pour saisir tout le potentiel de ces innovations. Les identités décentralisées – DID (Decentralized IDentities) – reposent sur ces technologies. Elles offrent à chacun la possibilité de reprendre le contrôle sur ses données et ses interactions en ligne.
Dans cet article, découvrons ce que sont les identités numériques et comment elles renforcent cette souveraineté.
Ode aux identités décentralisées
Tim Yeoh, fondateur de d.id, parle des identités décentralisées de manière élégante dans Cointelegraph. D.id est une plateforme de gestion d’identités décentralisées. Nous en voyons le fonctionnement un peu plus loin dans cet article.
« Le bitcoin a permis aux individus d’exercer un contrôle inégalé sur leurs finances. De la même manière, les DID modifient notre paradigme identitaire, en accordant aux individus une plus grande autonomie sur leurs identités numériques, sans contraintes centralisées. À mesure que nous avançons, les DID deviennent essentiels, marquant un nouveau chapitre »
L’identité décentralisée repose sur un principe simple : permettre à chacun de garder le contrôle total de ses données. Et ce, sans passer par un service centralisé. Au lieu d’être stockée sur une plateforme unique, votre identité est répartie sur plusieurs nœuds d’un réseau décentralisé. De la même manière que fonctionnent les blockchains.
En plus d’être décentralisées, les données sont protégées par des couches de technologies cryptographiques supplémentaires. Ainsi, les données ne sont pas publiques.
Des cas d’usage multiples
Les cas d’usage sont multiples et démontrent toute la puissance et l’impact essentiel de cette technologie.
Si vous avez déjà créé un compte sur plusieurs plateformes d’échange, vous avez probablement dû fournir des documents relatifs à votre identité et vos revenus avant de pouvoir utiliser la plateforme entièrement, ou de retirer des fonds. C’est ce qu’on appelle la procédure KYC. Avec les identités décentralisées, vous pouvez prouver qui vous êtes et d’où viennent vos revenus sans avoir à repasser le contrôle à chaque fois.
Et ce n’est qu’un exemple.
Vous pouvez prouver que vous êtes majeur sans avoir à donner votre pièce d’identité, prouver que vous pouvez payer un loyer sans divulguer vos relevés bancaires, prouver que vous êtes solvable pour obtenir un crédit, etc.
Les identités décentralisées peuvent aussi donner naissance à des résidences numériques.
Les identités décentralisées c’est la reprise de contrôle sur notre identité et notre empreinte numérique. La démocratisation et généralisation des DIDs est inéluctable.
Le fonctionnement des identités décentralisées
Illustrons les identités décentralisées avec un exemple, repris avec un schéma publié par Archipels.io. Archipels est une solution de gestion d’identités décentralisées, destinée aux entreprises et aux individus. myDID, fondée en mai 2022, se concentre sur la gestion décentralisée de badges communautaires.
De manière similaire à d.id, ces applications permettent aux utilisateurs de créer un Identifiant Décentralisé (DID) pour obtenir des certifications vérifiables. Ces attestations garantissent l’authenticité des informations tout en préservant la confidentialité des données personnelles.
Comme nous pouvons le voir, 3 rôles-clés sont nécessaires : l’émetteur, le titulaire et le vérificateur. Décrivons le processus à travers l’exemple d’Albert, qui souhaite vendre des objets et vêtements en ligne.
L’émetteur
L’émetteur est celui qui enregistre les preuves, chiffrées, sur un registre décentralisé, la blockchain.
Il envoie ensuite les justificatifs – attestations – vérifiables liés au titulaire. Cela peut être l’obtention d’un diplôme, un badge communautaire, une preuve d’âge ou de solvabilité.
Dans le cas d’Albert, c’est d’une preuve d’identité dont il a besoin afin de prouver son nom, son prénom, son adresse et son âge.
Le titulaire
Albert détient toutes ses attestations, badges et autres preuves dans son portefeuille. Il en est l’unique propriétaire. Lorsqu’un vérificateur le demande, il présente la preuve demandée.
De ce fait, Albert, grâce à son application de gestion des identités décentralisées, a déjà sa preuve d’identité dans son wallet. Il envoie alors les preuves nécessaires : son nom, son prénom, son âge et son adresse.
Le vérificateur
C’est celui qui demande et vérifie la preuve. Cela peut être un propriétaire qui demande une preuve de solvabilité pour le paiement des loyers, une pharmacie pour la délivrance de médicaments, etc. Les cas d’usage, comme nous l’avons vu plus tôt, sont nombreux.
Dans notre cas, le site de revente d’objets et de vêtements en ligne demande à Albert de prouver que c’est bien lui grâce à son nom et prénom, son âge et son adresse. Lorsque ces preuves sont reçues, le site les vérifie sur la blockchain grâce à son application de gestion des identités décentralisées. Albert peut enfin revendre ses vêtements.
Ode à la standardisation
La standardisation est mère d’innovation et d’adoption. Sovrin est un projet qui se consacre à l’infrastructure blockchain sous-jacente aux DID. Avec le World Wide Web Consortium (W3C), Sovrin œuvre à la création d’une norme mondiale pour les identités décentralisées.
Des solutions comme myDID et d.id utilisent ces standards établis par W3C. Ainsi, un utilisateur peut avoir sa preuve sur une plateforme et qu’elle soit tout de même vérifiable par une autre.
L’avenir se trouve dans les identités décentralisées
Dans quelques années, les identités décentralisées seront devenues la norme. Tout comme Bitcoin a ouvert la voie à la reprise de contrôle de notre souveraineté financière, les DID permettent à chacun de reprendre le contrôle de son identité numérique. Ce changement marque le début d’une ère où la gestion de nos informations personnelles ne dépendra plus de tiers de confiance, mais de chacun d’entre nous et d’une technologie robuste.