Criminalité sur la blockchain : Les chiffres 2024 par Chainalysis
Le rapport Chainalysis sur la criminalité en cryptomonnaies en 2024 révèle des nouvelles tendances. Explorons ces chiffres et comparons-les avec ceux des monnaies fiduciaires.
Chainalysis vient de publier son rapport (non finalisé) sur l’étude de l’utilisation des cryptos à des fins criminelles.
Dans cet article, nous reviendrons sur quelques points-clés du rapport, puis comparerons cette activité aux chiffres des monnaies fiduciaires.
Rapport Chainalysis sur la criminalité on-chain
Le rapport complet 2025 de Chainalysis sur la criminalité liées aux cryptomonnaies est bientôt disponible, mais des premiers chiffres ont été partagés.
Note : Billion se traduit en milliard en français. Nous sommes donc à un volume estimé à 51.3 milliards de dollars en 2024.
Dans cette étude, Chainalysis rapporte les activités liées à des adresses signalées comme illicites. Grâce à ses analyses, elle constate que la cryptomonnaie devient de plus en plus courante et sert à financer diverses menaces, y compris celles à la sécurité nationale et à la protection des consommateurs.
L’activité est mesurée on-chain. Pour rappel, l’activité on-chain regroupe toutes les données visibles sur les blockchains. Cette activité est devenue de plus en plus variée mais s’est également professionnalisée. En effet, les organisations illicites ont de plus en plus tendance à utiliser les services on-chain pour blanchir les fonds. Cela est sûrement du à la démocratisation de ces outils en termes d’accessibilité et d’éducation.
Les adresses illicites ont reçu 40,9 milliards de dollars en 2024, contre 46,1 milliards l’année précédente. Cependant, ces chiffres doivent être nuancés. Les estimations augmentent souvent après la publication des rapports, à mesure que de nouvelles adresses illicites sont identifiées.
Ces augmentations ont atteint en moyenne 25 % entre les rapports annuels et les mises à jour. Ainsi, le volume de transactions illicites en 2024 pourrait ainsi s’élever à 51,3 milliards de dollars.
En pourcentage, 0,14 % du volume total des transactions on-chain en 2024 était lié à des activités illicites, contre 0,61 % en 2023.
Quelles activités illicites sont incluses dans le rapport de Chainalysis ?
Les estimations des transactions illicites incluent les fonds envoyés aux adresses identifiées comme illicites et les fonds volés dans des hacks de cryptomonnaies. Les fonds issus de crimes non natifs des cryptos ou liés à des groupes extrémistes ne sont pas inclus à moins qu’il y ait des informations confirmées.
Les autres points clés importants du rapport
Les fonds volés ont augmenté de 21 % en 2024, atteignant 2,2 milliards de dollars, avec une part importante volée par des hackers nord-coréens.
Le BTC perd sa dominance pour la laisser aux stablecoins. En 2020, le BTC représentait 75 % des transactions, contre environ 15 % pour les stablecoins. En 2024, l’utilisation du BTC a chuté à moins de 20 %, tandis que celle des stablecoins a grimpé à 60 %.
Cette utilisation accrue des stablecoins démontre une préférence des criminels pour des monnaies similaires au fiat. Qu’en est-il alors des utilisations illicites de ces dernières ?
Qu’en est-il de la criminalité financée par les monnaies fiduciaires ?
Qu’est-ce que le fiat, la monnaie fiduciaire ?
« On parle de monnaie fiduciaire , car c’est la confiance ( fides ) que les citoyens ont dans leur banque centrale qui lui donne de la valeur. »
Le grand paradoxe – ou pourquoi le règne du cash est loin de s’achever | Terra Nova
Afin d’en savoir plus sur les activités criminelles liées aux monnaies fiat, cette fois-ci, ce sont les rapport du Nasdaq qui nous sont utiles.
Note : Bien que les parties en français soient bien traduites, notez que trillion = billion en français, et billion = milliard. C’est à prendre en compte pour les parties laissées en anglais dans l’image.
Et cette fois-ci, nous ne parlons plus en milliards, mais en billions. C’est 3 zéros de plus. 1000 fois plus grand.
En 2023, ce sont plus de 3 billions de dollars de fonds illicites qui ont circulé à travers le système financier mondial. Dans ces 3 billions, 782.9 milliards sont liés au trafic de drogue, 346.7 milliards à la traite des êtres humains et 11.5 milliards au financement du terrorisme.
Si nous intégrions les données du rapport de Chainalysis aux chiffres rapportés par le Nasdaq, les activités criminelles liées aux cryptomonnaies ne représentent que 1,65 %.
En somme, la blockchain offre une transparence qui permet de suivre les transactions. À l’inverse, les monnaies fiat compliquent le traçage des activités criminelles. Cette visibilité constitue un atout dans la lutte contre les crimes financiers. Grâce à la transparence des blockchains, les cryptomonnaies ne peuvent pas offrir une alternative solide aux criminels. Une bonne raison, une nouvelle fois, de les adopter.